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L'ITV présente des fongicides contre l'ochratoxine A

La vigne - n°143 - mai 2003 - page 0

Lors de ses Entretiens vitivinicoles Rhône-Méditerranée, l'ITV a montré que des antimildious agissent contre les moisissures productrices d'ochratoxine A (OTA). Il a quantifié la résistance au lessivage d'un fongicide à base de cuivre. L'Inra a fait le point sur les perspectives de lutte biologique contre la flavescence dorée.

Produite par des moisissures de la famille des Aspergillus et des Penicilium qui se développent sur les baies, l'ochratoxine A (OTA) est réputée toxique pour l'homme. Une réglementation européenne devrait prochainement fixer un seuil maximal à la présence de cette mycotoxine dans les vins. Selon l'OIV, celui-ci devrait s'établir à 2 µg/l.
Le 16 avril, lors des Entretiens vitivinicoles Rhône-Méditerranée, organisés par l'ITV, à Nîmes, Daniel Solanet (ITV de Nîmes) a indiqué que la concentration en OTA chute de 35 % lors de la fermentation alcoolique. La mycotoxine n'est ni dégradée, ni métabolisée. Elle serait adsorbée sur la paroi des levures. Des essais d'élevage sur lies sont envisagés pour étudier un éventuel relargage de la molécule.
Aucune méthode curative n'étant satisfaisante pour diminuer le taux d'OTA dans les vins, la meilleure solution consiste à agir au vignoble. Bernard Molot (ITV de Nîmes) a montré que l'application, à trois reprises, entre le début de fermeture de la grappe et la mi-véraison, de Mikal (fosétyl Al + folpel) ou d'Héliocuivre (hydroxyde de cuivre + dérivés terpéniques) réduit significativement la population de champignons. Il a utilisé ces produits à leur dose homologuée contre le mildiou.

En 2001, il avait montré l'efficacité antimildiou de l'Héliocuivre à une dose inférieure à celle homologuée. En 2002, les observations ont concerné le comportement du produit vis-à-vis du lessivage par la pluie.
La modalité à la dose homologuée de 4 l/ha (1 600g/ha de cuivre), renouvelée tous les 30 mm de pluie, a entraîné une accumulation difficilement compatible avec la dose maximale annuelle de 6 kg/ha de cuivre, que la viticulture biologique devra respecter à partir de 2006. Les modalités réduites à 2 l/ha (800 g/ha de cuivre) et 1,5 l/ha (600 g/ha de cuivre), renouvelées après 20 mm de pluie, semblent envisageables dans un contexte de pression moyenne de la maladie. La première, qui permet de maintenir une dose supérieure de cuivre sur la végétation, autorise une plus grande souplesse dans le renouvellement de la protection. La modalité à 1 l/ha (400 g/ha de cuivre) est facilement lessivée et peut se révéler insuffisante. Elle n'est envisageable que dans des conditions de faible pression sur des parcelles permettant des interventions fréquentes.

En mission dans les vignobles américains de la région des Finger Lakes (Etat de New-York), l'équipe de Jean-Claude Malausa (Inra d'Antibes) a identifié plusieurs prédateurs naturels de la cicadelle de la flavescence dorée Scaphoïdeus titanus , dont Lonchodryinus flavus, un hyménoptère qui serait un ' candidat potentiel pour la lutte bio '. Les expérimentations en laboratoire se sont avérées concluantes. D'autres expériences sont en cours sur des pieds de vignes poussant à l'extérieur mais sous cage. La phase de recherche devrait durer encore deux ans avant que puisse être étudiée une stratégie de lutte biologique. ' Celle-ci ne sera qu'un élément de la lutte, elle ne résoudra pas le problème à elle seule ', a prévenu Jean-Claude Malausa lors des Entretiens.
En oenologie, il fut notamment question des précurseurs d'arômes présents dans les raisins. Leur connaissance serait un facteur important d'estimation de la qualité d'une vendange, de détermination d'une date optimale de récolte, et de définition d'un itinéraire technique optimal.

On distingue deux familles de précurseurs : les gluthationés et les glycosylés. Les premiers sont responsables de la formation, au cours de la fermentation alcoolique, de thiols fortement odorants comme l'arôme du sauvignon. Les seconds s'expriment notamment au cours du vieillissement des vins.
Aujourd'hui, la mesure de ces molécules fait appel à des techniques de laboratoire onéreuses et très longues. Il faut compter une semaine pour analyser une dizaine d'échantillons. Rémi Guérin-Schneider (ITV de Montpellier) a travaillé à la mise au point d'une méthode rapide d'analyse des précurseurs glycosylés qui permet de ramener ce délai à un jour et demi. Avec le développement de cette méthode, basée sur la construction d'un modèle prédictif par cépage, l'estimation du potentiel aromatique pourrait devenir un nouvel outil pour les professionnels de la filière.

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