'Il ne faut pas regarder que le montant des fermages en lui-même, mais le revenu qui reste au propriétaire après le paiement des charges. La fiscalité appliquée aux biens ruraux est lourde, voire discriminante par rapport aux biens urbains. En effet, pour l'administration fiscale, remplacer une vigne consiste à lui donner de la plus-value. Or, il s'agit juste de maintenir un capital. On ne peut donc pas déduire ces charges.
En revanche, le propriétaire d'un immeuble locatif, qui procède à des travaux de rénovation, peut déduire ses investissements de ses revenus fonciers. Nous essayons de sensibiliser le ministère des Finances à cette incongruité. Le statut du fermage va en se durcissant, mais je ne pense pas que cela soit une bonne stratégie à long terme pour les fermiers, car le nombre de vignes louées va baisser, les revenus étant trop faibles pour les propriétaires. Dans la plupart des régions viticoles, des investisseurs achètent des terres à des prix élevés, hors de tous critères de rentabilité. Il devient difficile pour un jeune de vivre de la viticulture en achetant ses terres. Le fermage pourrait être une solution, mais sa rémunération insatisfaisante encourage les propriétaires à vendre plutôt qu'à louer.
D'autant qu'il est compliqué, pour un bailleur de reprendre une terre, à l'issue du bail, à un fermier. '