Avec, en toile de fond, la crise viticole, mais également l'explosion des prix du foncier, la question du montant des fermages et de son statut revient sur le devant de la scène, de manière plus ou moins aiguë selon les régions. Les deux partenaires ont logiquement des points de vue et des intérêts divergents. Certains locataires estiment que la part du loyer est trop importante dans leurs charges d'exploitation, surtout dans la période actuelle de mévente. De plus, le potentiel réel de la parcelle est rarement pris en compte. De leur côté, les propriétaires argumentent que leurs charges sont élevées, avec une fiscalité lourde et injuste, et que le droit français est très protecteur envers les fermiers. Une rentabilité correcte ne serait donc pas toujours au rendez-vous. Ce constat amènerait, selon eux, de plus en plus de vignerons retraités et sans successeurs à vendre leurs terres plutôt qu'à les mettre en location. Cette situation freinerait l'installation des jeunes n'ayant pas suffisamment d'apports pour acquérir des vignes. Reste que les prix proposés par certains investisseurs à l'achat sont tellement élevés et déconnectés de la rentabilité que même un réajustement des fermages, jugés trop bas, n'enrayerait probablement pas cette tendance.
La flambée du prix des terres, en bouleversant tous les repères, est au coeur de ce débat. Enfin, des vignerons retraités avec successeurs estiment, discrètement, que la faiblesse de certains fermages rend leur trésorerie très tendue.