Avec la chaleur, la vigne a bien poussé. Dans la plupart des régions, la floraison était en cours début juin. 2003 s'annonce comme l'une des années les plus précoces dans les vignobles septentrionaux.
Dans l'Yonne, de mémoire de vignerons, on n'a jamais vu ça. Le 3 juin, les chardonnays et les pinots avaient déjà atteint le stade pleine floraison. Sur les parcelles les plus précoces, elle était même quasiment terminée. Même en 1997, référence en terme de précocité, les vignes n'étaient pas si en avance.
Claude Magnien, de la Protection des végétaux de Bourgogne, a ressorti les archives. Depuis 1938, date où ont démarré les suivis phénologiques, il n'a pas retrouvé d'année aussi précoce. Les températures chaudes ont accéléré la croissance de la vigne. Dans le Centre, la végétation a grandi de 30 à 40 cm le week-end de l'Ascension. Dans cette région, début juin, l'avance était de quinze jours par rapport à 2002, et les vignerons se pressaient pour le relevage.
Situation également exceptionnelle dans le Muscadet, où la floraison battait son plein. ' Les vendanges pourraient débuter dans les derniers jours d'août, voire les premiers de septembre, ce qui pourrait être un gage de qualité ', estimait Jean-Louis Brosseau, de la chambre d'agriculture de Loire-Atlantique. En Anjou, Claude Landron, du Groupement départemental de développement viticole, se réjouit de cette précocité, et surtout de l'homogénéité de la floraison. Mais quant à faire des prévisions de date de vendanges, il rappelle la prudence.
En Alsace, les premiers signes de la floraison sont apparus en secteurs précoces. Les vignerons ont effectué le premier relevage. En Champagne, ils s'activaient aussi, le travail ne manquant pas. La pousse était active et la floraison démarrait dans les zones précoces. Mais elle était hétérogène du fait du gel, ce qui se concrêtisera au niveau des dates de vendange.
Dans le Beaujolais, on s'attend aux mêmes difficultés de gestion de la maturation. Dans le Jura et dans le Bordelais, la vigne était en avance d'une bonne semaine par rapport à 2002. André de la Bretesche, de la chambre d'agriculture d'Aquitaine, précisait que l'influence de la date de taille était bien visible. Légère avance aussi dans la région d'Armagnac.
Dans le Tarn, la situation semblait normale. Le gamay et la muscadelle étaient en pleine floraison, alors que les autres cépages démarraient juste. Dans le Vaucluse, les stades phénologiques étaient conformes à la saison.
Dans les Bouches-du-Rhône, l'année serait équivalente à 2000, référence en terme de précocité. Dans cette région, comme dans le Gard, le retard végétatif du débourrement a été comblé à la suite des températures de début mai. Dans l'Aude, la floraison s'est faite en une semaine alors qu'en 2002, elle s'était étalée sur deux à trois semaines. Par ailleurs, l'hétérogénéité classique entre le nord et le sud du département a été gommée.