Retour

imprimer l'article Imprimer

archiveXML - 2003

Faut-il imposer le traitement des plants à l'eau chaude ?

La vigne - n°144 - juin 2003 - page 0

Sujet brûlant qui divise les professionnels et les techniciens, le traitement à l'eau chaude est de nouveau l'objet de débats passionnés, depuis que la Protection des végétaux de Rhône-Alpes l'a imposé, en janvier dernier, à plus de 250 000 plants savoyards, suspectés d'être contaminés par la flavescence dorée. Un arrêté de lutte obligatoire contre cette maladie est en cours de publication. Ce texte devrait imposer le traitement à l'eau chaude de tous les plants issus de vignes-mères proches d'un foyer d'infection. Après s'être opposés à cette mesure, les pépiniéristes ont dû l'accepter. Faut-il la généraliser à tous les plants ? Les pépiniéristes ne sont pas d'accord du fait de son coût élevé, des éventuels problèmes de reprise et de la technicité de mise en oeuvre. En effet, il s'agit de plonger le matériel végétal dans des cuves d'eau à 50 °C pendant 45 min. Pour cela, l'acquisition d'une machine brevetée est nécessaire.
A l'Inra de Dijon, les chercheurs affirment l'efficacité de ce traitement contre la flavescence dorée et le bois noir. Les essais réalisés depuis les années 90 montrent l'élimination des phytoplasmes, sans effets néfastes sur le matériel végétal quand le traitement est réalisé dans de bonnes conditions.
Et d'après des essais de l'Inra d'Angers en 2002, il tuerait la bactérie responsable de la nécrose bactérienne. Il pourrait aussi être efficace contre les champignons des maladies du bois, dont les contaminations en pépinières ont récemment été mises en évidence. Dans un contexte où ces maladies progressent, face à l'absence de moyens efficaces de lutte chimique contre l'esca et le black dead arm, le traitement à l'eau chaude serait un plus. Des réflexions sont en cours. Reste que les pépiniéristes pourraient accepter de traiter à l'eau chaude à titre expérimental, selon le protocole de l'Entav et sous réserve d'un suivi technique au vignoble pendant cinq années. De même qu'en cas d'obligation imposée par les pouvoirs publics, ils demanderaient des dédommagements financiers.



Cet article fait partie du dossier

Consultez les autres articles du dossier :

L'essentiel de l'offre

Voir aussi :