En suivant le régime hydrique de huit parcelles, la cave a découvert des terroirs à fort potentiel qualitatif, ignorés jusqu'alors.
La cave des vignerons de Chusclan (Gard) vinifie 60 000 hl, récoltés sur un millier d'hectares. Elle compte une centaine d'adhérents, dont Gilles Chinieu, également responsable de la communication de la cave. Il explique quelle a été la méthodologie de la cave pour arriver à une sélection parcellaire efficace. En 1993, elle a lancé une démarche terroir, en collaboration avec le Syndicat des Côtes du Rhône. Elle a établi une cartographie du vignoble sur les cinq communes de l'appellation. La cave a ensuite poussé plus loin cette caractérisation avec une étude du régime hydrique de ses parcelles. ' Pendant trois ans, nous avons suivi quatre terroirs, à raison de deux parcelles par terroir. Les potentiels de base de ces huit vignes ont été mesurés avec une chambre à pression. La plupart du temps, ces mesures ont confirmé la relation que nous avions déjà établie entre les terroirs et la gamme des vins : les parcelles arrivant à un arrêt de croissance à la véraison sont celles possédant le meilleur potentiel oenologique.
Mais cela nous a également permis de découvrir un terroir à fort potentiel sur lequel nous réalisions, avant, une cuvée moyenne. Une année sur dix environ, cette vigne connaît un fort stress : ne retenant que cette année-là, les vignerons s'étaient détournés de la parcelle. Elle fait maintenant partie des cuvées haut de gamme ', explique Gilles Chinieu. A présent, la cave teste d'autres méthodes d'évaluation de l'alimentation en eau, afin que les viticulteurs puissent tous effectuer des mesures dans leurs parcelles, et agir en conséquence des résultats obtenus. Le suivi de l'apex (s'il est ou non tombé), le N testeur (mesure du taux de chlorophylle de la feuille) et le diamètre des rameaux (suivi de leur croissance) sont étudiés. Ils sont corrélés avec des mesures de potentiel base. Les plus significatifs seront retenus.