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archiveXML - 2003

Le juste apport, une longue expérience du château Virant

La vigne - n°144 - juin 2003 - page 0

Située en plein coeur de l'AOC Coteaux d'Aix-en-Provence, la propriété familiale des Cheylan s'étend sur 110 ha de vignes et 20 ha d'oliviers. Pratiquant l'irrigation depuis 1978, ils commercialisent toute leur production en direct.

Le château Virant, à Lançon-de-Provence (Bouches-du-Rhône), est situé dans une cuvette, sur une zone bénéficiant d'une dérogation d'irrigation jusqu'au 31 juillet. Sur ses 110 ha de vignes, 80 ha sont équipés d'un goutte-à-goutte, et le reste est doté d'un système gravitaire. Pascal Cheylan explique la démarche de sa famille : ' Nous irriguons depuis 1978, mais notre but est de faire de la qualité, et non de la quantité. Pour cela, nous avons besoin d'apporter de l'eau à la vigne. Sinon, nous n'arrivons pas à faire mûrir nos baies . '
Le réseau d'irrigation a été soigneusement conçu : ' Chaque parcelle a son propre circuit. Au sein de cette parcelle, chaque cépage a également son propre dispositif ', souligne-t-il. Le goutte-à-goutte est installé sous chaque rangée, à raison d'un trou tous les 2 m, soit un trou pour deux pieds. Il est régulé par un système d'électrovannes. ' Nous avons adopté ce dispositif, car il nous permet de travailler mécaniquement l'entre-rang et de désherber chimiquement le rang. De plus, les tuyaux ne gênent pas pour le passage de la machine à vendanger ', poursuit Pascal Cheylan. Afin de déterminer la quantité d'eau à apporter, les Cheylan utilisent une station météorologique, installée sur la propriété par le Cirame. Celle-ci fournit quotidiennement des données relatives aux précipitations et à l'ETP. Ainsi, l'irrigation est raisonnée au jour le jour, suivant ces données et sur la base d'observations de la végétation (croissance des rameaux). La gestion de chaque parcelle dépend également des cépages qui s'y trouvent. Par exemple, une parcelle de clairette sera arrosée plus longtemps qu'une parcelle de cabernet, car c'est un cépage qui souffre beaucoup plus vite de la sécheresse.
L'arrosage est déclenché après la floraison (c'est-à-dire environ mi-juin), à raison de 2 l/h, en moyenne, pendant 3 à 4 h/jour. Cela correspond donc à une consommation moyenne journalière de 12 m³/ha. Considérant que la durée d'irrigation est de 45 jours (15 juin-31 juillet), la consommation annuelle est de 540 m³/ha. L'arrêt de croissance des rameaux à la véraison est recherché pour une qualité optimale, ce qui permet au château d'obtenir des vins reconnus au niveau national d'un point de vue qualitatif. Le but de l'irrigation est donc d'éviter un blocage de maturation. ' Nous aurions même besoin d'irriguer jusqu'au 15 août, c'est-à-dire jusqu'à 15 jours avant les vendanges car, même avec une irrigation jusqu'au 31 juillet, nous avons parfois des blocages de maturation. Nos terres sont très calcaires et drainent facilement. Nous subissons en plus un vent très asséchant. Du coup, le sol retient peu d'eau ', ajoute Pascal Cheylan.

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