Coup d'arrêt pour les côtes-de-provence rosés

L'embellie a duré près de trois ans. Les ventes de côtes-de-provence rosés, à la hausse depuis 2000 en GMS, reculent depuis le second semestre 2002. ' La progression continue des ventes a amoindri les disponibilités de l'appellation. Au 31 juillet 2002, nous avons enregistré l'un des plus faibles stocks de notre histoire, à 360 638 hl , signale Jérémy Arnaud, responsable économie au Comité des vins de Provence. Dans ces conditions, il a été difficile de couvrir une demande soutenue . '
Les cours du vrac se sont envolés. Entre les campagnes 2001 et 2003, le prix moyen de l'AOC a augmenté de 26 %, pour se situer actuellement à 126,20 euros/hl. Au final, le négoce a été contraint de répercuter la hausse. Le prix moyen du col est passé de 2,51 à 2,75 euros le 1 er juillet 2001 et le 30 juin 2002 et les douze mois suivants, soit + 9,5 %. Résultat : l'appellation a été mise sur la touche de ses deux marchés habituels que sont, d'une part, le hard discount et, d'autre part, les premiers prix et les MDD de la grande distribution classique. Sur ces créneaux, elle a cédé sa place aux vins de table et de pays. ' Nous n'avons pas pu fournir en prix et en volume, les deux marchés qui nous ont aidés à nous développer ', résume Jérémy Arnaud.
La campagne à venir s'annonce sous les mêmes auspices. La petite récolte 2003 ne devrait pas regonfler les disponibilités. ' Nous nous acheminons vers des stocks similaires à 2001, vraisemblablement autour de 410 000 hl , indique Jérémy Arnaud. Les opérateurs sont conscients des risques d'une hausse excessive des cours. Il va falloir s'organiser pour que le négoce trouve des volumes à des prix raisonnables, afin de fournir le coeur du marché. ' Des réunions interprofessionnelles sont prévues pour fixer les règles du jeu. Pour autant, l'appellation entend rester présente sur les segments à plus forte valeur ajoutée. ' Le rosé, ce n'est pas uniquement des premiers prix et des MDD. En tant que leader du marché, l'appellation doit contribuer à l'étirement de l'offre par le haut ', estime Jérémy Arnaud. Pour cela, il lui reste à dégager les moyens nécessaires en matière de communication.