ImprimerLes observations sur moût et sur les tout premiers vins finis enthousiasment les oenologues, dans presque tous les vignobles.
Août et septembre auront été éprouvants pour les nerfs des viticulteurs : beaucoup craignaient que les fortes chaleurs et la sécheresse n'aient bloqué le métabolisme des anthocyanes et des tanins. Mais globalement, il y a eu plus de peur que de mal.
En Anjou, dans le Centre, la Bourgogne, à Bergeracois ou Gaillacois, dans la Vallée du Rhône ou encore dans le Midi, on se félicite de la ' couleur intense ' et de la ' rondeur des tanins '. ' Nous avions des appréhensions, car les pellicules étaient épaisses, reconnaît Olivier Roustang, d'Inter-Rhône. En fait, couleur et tanins ont bien diffusé. ' Enfin, dans le Beaujolais, il a fallu pousser un peu plus les températures et les cuvaisons pour extraire la couleur. Dans le Médoc, on craignait des difficultés d'extraction. En fait, la couleur et les tanins ont bien diffusé. Il y a bien un petit déficit de couleur, mais elle devrait être stable, car l'équilibre entre tanins et anthocyanes est normal.
Bien sûr, il y a eu des parcelles stressées. Début septembre, beaucoup d'oenologues envisageaient des cuvaisons plutôt courtes. Le discours avait changé un mois après. Olivier Roustang recommande des cuvaisons longues. Dans le Languedoc-Roussillon, la vendange a connu deux grandes époques : la première sous des températures caniculaires, la seconde après quelques pluies et un rafraîchissement des températures nocturnes. ' Deux millésimes ', plaisante Jacques Rousseau, à l'Institut coopératif du vin. Les premiers vins ont dû cuver moins longtemps ; les derniers sont très concentrés tout en restant souples.
Reste à savoir quelle sera la stabilité de la couleur et de la structure. Dans l'Ardèche, Jean Gabert suppose que ' la tenue de cette matière dans le temps devrait être belle, même si nous avions des à priori avant de vinifier '.