« Le potentiel phénolique sur les rouges est prometteur, se réjouit Olivier Berthaud, du Laboratoire départemental d'analyses du Jura. Depuis que l'on a commencé ces analyses en 2008, nous n'avions jamais observé de niveaux d'anthocyanes et des indices de polyphénols totaux (IPT) aussi élevés. » En Bourgogne, il y a également « un bon potentiel en anthocyanes et les tanins semblent assez souples », estime Éric Grandjean, du Centre œnologique de Bourgogne. En plus, début octobre, les « polyphénols extractibles augmentaient encore ».
À Bordeaux, en Gironde, Françoise Ligou, de l'Œnocentre Soussac, observe « beaucoup de couleur sur les merlots ». Mais les pépins ne sont pas toujours très mûrs. « Il ne faudra donc pas trop extraire et stabiliser la couleur avec des tanins exogènes. On risque de ne pas faire un vin de garde comme en 2005 ou en 2010. »
Plus au sud, les vins de syrah ont « de belles couleurs avec des tanins denses et en quantité », détaille Matthieu Dubernet, du laboratoire Dubernet. D'après lui, cette situation tient au fait que les raisins ont mûri lentement. « Les écarts thermiques importants entre le jour et la nuit pendant la première quinzaine de septembre ont été très bons pour la maturité phénolique », constate-t-il.
Même phénomène dans les côtes du Rhône où « les raisins ont mûri avec des températures nocturnes de 10 à 12°C, ce qui a favorisé la synthèse d'anthocyanes, estime Olivier Roustang, de Rhône œnologie. Les vins ont beaucoup de couleur et sont très noirs ».