En Espagne, 2003 fut un millésime plutôt difficile. Pour de nombreuses vignes, les fortes températures estivales ont bloqué la maturation. Pour d'autres, elles ont provoqué une hausse des degrés potentiels, tout en diminuant les arômes. Les vendanges n'ont pas été précoces. Certains viticulteurs ont commencé vers le 10 août, malgré le manque de maturité pelliculaire. Ils ont obtenu de la fraîcheur et des arômes en blancs, et ont récolté des rouges sains. Ceux qui ont attendu plus longtemps ont eu une mauvaise surprise : de nombreux orages ont sévi en septembre, déclenchant de la pourriture sur les rouges. Les blancs laissés trop longtemps sur souche ont perdu une partie de leurs arômes, remplacés par des goûts de cuit. Les vinifications ont été délicates : de fréquents arrêts de fermentation ont été constatés sur les rouges, en raison du fort taux d'alcool. L'acidité est basse, mais les Espagnols sont coutumiers du fait. En revanche, l'extraction de la couleur a été superbe. La qualité sera donc variable : les viticulteurs ayant vendangé à temps et sachant bien vinifier ont élaboré un bon vin. Les autres ont eu de grosses difficultés à obtenir de la qualité.
Selon les dernières estimations de la Federacion Espanola del Vino, la récolte est en hausse de 10 % par rapport aux cinq dernières campagnes : elle se situe entre 41 et 42 Mhl. Cela n'est pas étonnant puisque de nombreux hectares entrent juste en production. Du coup, le prix du raisin est en baisse dans presque toutes les régions.