Le Beaujolais, le Bordelais et la Bourgogne pourront mentionner les cépages sur les étiquettes de leurs appellations régionales.
Le négoce bourguignon était résolu à ne rien lâcher. Et pour cause : il estime qu'à l'étranger, il ne peut plus vendre la moindre bouteille d'appellation régionale sans imprimer ' chardonnay ' ou ' pinot noir ' sur ses étiquettes. Il a rallié la production à son point de vue et, ensemble, ils ont convaincu l'Inao, malgré l'opposition maintes fois affirmée de son président. Le 22 octobre, la commission permanente de l'Institut examinait la demande des Bourguignons. Des représentants du Bordelais et du Beaujolais défendaient la même revendication. Ces régions pourront mentionner leurs cépages, à condition que ce soit dans des caractères dont la taille ne dépasse pas le tiers de ceux utilisés pour l'appellation.
Les Fraudes ont intégré ce principe dans le projet de décret qu'elles vont soumettre au Conseil d'Etat. Il adaptera le règlement européen sur l'étiquetage des vins aux réalités françaises. Il s'appliquera aux AOC suivantes : Beaujolais, Bordeaux, Bordeaux supérieur, Bourgogne et Mâcon. Lorsqu'un seul cépage sera mentionné, le vin devra en contenir 100 %. Sauf rebondissement, cette règle ne devrait plus être remise en cause au sein des appellations. En revanche, les AOC pourront afficher la mention d'un millésime dès lors que 85 % du vin en provient. Après la Cnaoc, l'Inao s'est rallié à la règle européenne et mondiale. Une nouvelle couleuvre avalée au nom du principe de réalité.