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Etes-vous prêts à financer Vitis ?

La vigne - n°149 - décembre 2003 - page 0

Un rapport du ministère de l'Agriculture juge insuffisants les moyens de la recherche et de l'expérimentation en viticulture. Pour les renforcer, il suggère de faire participer les négociants, les coopératives, les interprofessions et les pépiniéristes au financement d'un nouvel institut dénommé Vitis, résultant de la fusion de l'Entav et de l'ITV. Leur contribution s'ajouterait à la subvention que Vitis percevrait de l'Adar, l'organisme auquel cotisent tous les agriculteurs. Les intéressés sont réticents, mais soulignent la nécessité de renforcer la recherche et d'en définir les objectifs. Voici leurs arguments.


André Lacheteau, président de l'AFED : ' Non, pas directement. Nous ne souhaitons pas alourdir la taxation actuelle. Le financement est à prendre sur des budgets existants, qui devraient être réaffectés comme, par exemple, celui des interprofessions. Les membres de l'AFED désirent être mieux associés aux décisions sur les travaux de recherche et d'expérimentation concernant l'aval de la filière. '

Jérôme Quiot, président du CNIV : ' Non. Les propositions de ce rapport ne règlent absolument pas le problème du financement de la recherche. C'est un désengagement de l'Etat et une pompe à finances. Nous sommes d'une grande prudence et d'un énorme scepticisme. D'autant qu'on a réformé l'Anda. La filière a contribué à l'Adar. Résultat : l'ITV a des inquiétudes sur son avenir et le ministre n'a pas tenu ses promesses. '

Louis-Régis Affre, délégué général d'EGVF : ' Non, pas pour l'instant. Nous n'avons jamais considéré qu'il fallait trouver un financement avant de définir un projet. L'approche doit être la suivante. Premièrement, définir ce que la filière veut faire en matière de recherche et de développement. Deuxièmement, identifier les moyens existants. Troisièmement, mettre tout en oeuvre pour rendre cohérent ce qui est fait. En dernier lieu seulement, trouver des financements complémentaires à ceux qui existent déjà, si c'est nécessaire. J'ajoute que la question du financement de Vitis n'a rien à voir avec les problèmes actuels de l'ITV. '

Jean-Pierre Mercier, président de la Fédération française de la pépinière viticole : ' Il faut d'abord s'interroger sur le bien-fondé de la création de Vitis. Il n'est pas assuré que la réunion de tous les acteurs de la recherche apporte des économies et de l'efficacité. Nous ne sommes pas favorables à la fusion de l'ITV et de l'Entav, bien qu'il nous paraît indispensable de renforcer la recherche et de discuter de son efficacité, un sujet tabou. Si la recherche fondamentale doit rester à la charge du ministère, il paraît normal que les entreprises participent au financement de la recherche appliquée et du développement. Les pépiniéristes sont prêts à apporter une contribution directe au financement de l'Entav, à hauteur d'un tiers de la contribution actuelle de la viticulture, en remplacement de la taxe parafiscale. Enfin, il est important d'encourager la recherche privée par le crédit 'impôts recherche', chose impossible avec les cotisations ou encore les taxes diverses. '

Denis Verdier, président de la CCVF : ' Non, en tout cas pas sous la forme d'une taxe supplémentaire ciblant les coopérateurs qui ont également contribué au financement de la recherche et du développement via les techniciens payés par les caves coopératives, ou via la création de l'ICV. Cette proposition est choquante alors que tous les vignerons viennent de s'acquitter de 16 Meuros au titre de la taxe Adar et qu'on devrait nous garantir un retour vers l'ITV et l'Entav d'au moins 10 Meuros. Pourtant, la filière a besoin de renforcer sa recherche. Ce rapport ouvre le débat. '

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