ImprimerProduction et négoce ont rédigé un accord cadre de partenariat, mais ne l'ont toujours pas signé. Le négoce pose une condition préalable : la création d'une nouvelle catégorie de vins pour alimenter ses marques.
Le projet d'accord de branche entre la production et le négoce a tout du casse-tête chinois : au départ, tout s'emboîte parfaitement. .. Puis, on tombe sur une pièce maîtresse qui ne rentre pas dans le jeu. Et là, c'est le blocage total. Début 2003, les organisations professionnelles s'accordent sur un projet de texte définissant le cadre général des accords de partenariat. Les signataires s'entendent pour fixer une durée minimale d'engagement de trois ans et préciser le volume que le producteur s'engagerait à fournir et le négociant à acheter. Ils s'accordent aussi sur un cahier des charges, une méthode de définition du prix payé ' visant à une juste rémunération des parties ', des modalités de paiement, la référence à une instance de conciliation... Comme souvent, dans ce genre de texte, l'introduction énumère des déclarations d'intention. La première affirme ' l'urgence de conforter l'offre française en adoptant, dans les meilleurs délais, les aménagements nécessaires afin de tirer le meilleur parti de notre savoir-faire c...s, tout en innovant sur les segments les plus porteurs, en y développant des marques '. Simple entrée en matière pour les uns, ' condition sine qua non ' pour les autres.
Pour l'Afed (Association française des embouteilleurs distributeurs), cette phrase introductive rappelle la nécessité de créer le fameux ' espace de liberté '. Prônée par le rapport Berthomeau, sous le nom Vins de cépages de France, rebaptisée récemment Vins des vallées de France, cette nouvelle catégorie vise à offrir aux négociants la possibilité de créer des marques fortes. Mais du côté de la production, ce projet ne fait pas l'unanimité. Jacques Gravegeal, président du Syndicat des vins de pays d'Oc, s'y oppose. Sauf volonté expresse - mais peu probable ! - des pouvoirs publics, les Vins des vallées de France ne sont pas prêts de voir le jour. L'accord semble donc enterré, au moins pour 2004, à moins qu'EGV (Entreprises des grands vins de France) ne décide de ' donner l'exemple ', en signant le texte sans avoir la garantie d'obtenir la nouvelle catégorie de vins.