Que l'année 2004 soit moins crispante et plus prospère que 2003. Qu'elle s'écoule sous un climat plus favorable à la vigne comme aux affaires. Que nos forces de ventes ou l'attrait de nos produits ne s'affaiblissent pas davantage, car nous serions à nouveau forcés d'espérer, comme une bénédiction, une petite récolte. Gel, sécheresse, tornades et grêle : que de malédictions en 2003 ! Elles ont anéanti les efforts de nombreuses propriétés. Et pourtant, elles ont sauvé des régions entières de la déroute économique. Elles leur ont accordé un sursis d'un an. Puissent-elles profiter de ce délai pour rassembler leurs forces. Toutes y travaillent. Nous avons consacré l'essentiel de ce numéro de janvier à décrire et à analyser leurs plans pour renouer avec la réussite. Les projets les plus élaborés abordent tous les problèmes. Pour réussir, les vignobles ont besoin d'un soutien public. Ils ne réclament pas d'être maintenus à flot avec des subventions. Ils demandent simplement que la légitimité du métier de vigneron ne soit plus minée par d'incessantes attaques contre le vin. Que les pouvoirs publics continuent leur politique de lutte contre l'alcoolisme et de renforcement de la sécurité routière, personne ne le conteste. Qui pourrait s'opposer à la volonté de rendre les routes plus sûres ?
Mais que cela ne se fasse pas au prix d'un dénigrement du vin. Que les pouvoirs publics cessent de le décrire comme une boisson pernicieuse, qu'ils reconnaissent ses bienfaits pour la santé et qu'ils acceptent l'idée d'une consommation responsable. Formulons un dernier voeu : que les tensions s'apaisent entre les différentes familles professionnelles. Entre l'étiquetage et la création d'une nouvelle catégorie de vins, elles ont eu trop d'occasions de s'affronter. Que cette nouvelle année soit plus sereine. Ce sont les voeux de La Vigne pour tous ses lecteurs.