Lancée en 1999, la célèbre petite bouteille de champagne bleue de Pommery est consommée dans les lieux branchés. Avec la Pop Art Collection, elle devrait aussi séduire un public plus artistique.
Originales et détonantes, les six nouvelles bouteilles de champagne Pop, de Pommery, ne passent pas inaperçues. Elles constituent la première Pop Art Collection, signée Olivier Lannaud, retenu après un concours de jeunes créateurs du monde entier. Chaque année, un nouvel artiste aura carte blanche pour décorer la petite bouteille, faisant ' une oeuvre d'art à part entière ', précise-t-on chez Pommery. La maison apporte ainsi une touche nouvelle à sa bouteille Pop, en elle-même peu conventionnelle. Pop n'est plus seulement branchée, elle devient aussi culturelle.
Si les ventes de Pop ont atteint le million d'unités en 2003, le pari était osé lors de son lancement en 1999. ' La réflexion autour de ce produit a démarré dès la vendange 1996 , explique Thierry Gasco, chef de cave et responsable de ce lancement. Selon des enquêtes, les jeunes percevaient le champagne comme un peu ringard, se dégustant volontiers chez les parents, mais pas entre copains. Nous avons donc créé une cuvée plus facile d'accès, un peu plus sucrée et légèrement moins effervescente grâce, entre autres, à des levures différentes. Ce champagne est destiné à être dégusté dans les boîtes de nuit et les bars branchés. Pop est un produit nomade, que l'on emporte avec soi et que l'on peut savourer n'importe où. '
Le lancement de cette cuvée originale devait nécessairement s'accompagner d'une démarche marketing innovante, en rupture avec l'univers traditionnel du champagne. Et là, Pommery n'a pas fait dans la demi-mesure en choisissant une bouteille de couleur bleue acier de 20 cl, coiffée d'un col en argent mat, vendue 15 euros.
Restait à lui trouver un nom... Ce sera Pop, trois lettres symbolisant, dans toutes les langues, le son d'une bouteille de champagne que l'on débouche. En 1999, Pop n'a été proposée que dans des lieux en vogue de quatre villes : Paris, New-York, Tokyo et Londres.
Sa diffusion s'est élargie en 2000. Les petites bouteilles sont apparues chez les cavistes, qui s'octroient désormais 20 % des ventes. Les férus des nuits blanches de tous les pays occidentaux ont vite adopté cette marque, la France ne représentant que 20 % des achats. A la fin de l'année dernière, pour lancer sa 75 cl, Pommery a repris la même stratégie : la sortie en boîtes branchées.
La communication autour de Pop s'est logiquement faite par l'organisation d'événements. Il existe un ' M. Pop ' qui sillonne le monde pour animer des soirées. Très sensibles aux innovations, les people ont vite apprécié cette petite bouteille bleue et la photo d'un top model, dégustant une Pop à la paille aux Etats-Unis, a contribué à la faire connaître. Non sans remous, car l'usage ostensible de la paille a été vécu comme un sacrilège dans le landerneau du champagne. Et pourtant, ' si la coupe reste le moyen idéal d'apprécier cet effervescent, mieux vaut le déguster à la paille ou au goulot que ne pas en boire du tout ', analyse un barman d'une boîte lyonnaise. Quand le marketing sophistiqué rejoint le pragmatisme...