'Je suis contre une mesure autoritaire au niveau national, qui imposerait une baisse des rendements de 5 à 10 %. De même, il n'est pas question de prendre une mesure générale de diminution des rendements en Bourgogne. L'année dernière, avec le gel et la sécheresse, selon les exploitations, il y a eu entre 30 et 50 % de perte de récolte. La baisse des volumes mis en marché s'est faite d'elle-même, puisque pour la récolte 2003, nous avons seulement un peu plus de 1 Mhl, au lieu de 1,5 Mhl.
Or, malgré la crise, il y a des appellations et des vignerons qui ont des débouchés, d'autant que certains marchés à l'export ont l'air de reprendre. Si on baisse les rendements, on risque de pénaliser ces exploitations. En plus, nous avons de fortes densités. A 10 000 pieds/ha et à un rendement de 66 hl/ha en appellation régionale, nous ne produisons que 800 g de raisins par pied, avec un bon niveau de qualité. Ce n'est pas avec cette quantité que nous alimentons la surproduction. Avec nos coûts de production élevés, nous ne pouvons pas nous permettre de trop baisser les rendements.
Mais c'est à chaque syndicat de gérer la situation. S'il estime qu'il faut baisser les rendements pour limiter les stocks, je ne suis pas contre avec le rendement moyen décennal. Avant une telle décision, il faudra attendre le débourrement et la sortie de grappe, car nous ne sommes pas à l'abri d'un gel ou d'une coulure. '