Ces dernières années, de nombreuses appellations ont fait baisser leurs rendements pour réduire leurs stocks. Cette politique a malheureusement ses limites car les charges, elles, ne diminuent pas. Çà et là, des voix s'élèvent pour adapter le rendement au dynamisme commercial des vignerons. En clair, elles demandent que ceux qui trouvent des débouchés aient le droit de produire plus que les autres, car leurs volumes ne pèsent pas sur le marché. Le Syndicat des Côtes du Ventoux a déjà adopté cette idée lors de la vendange 2005, en accordant 20 hl de PLC individuel bloqué en réserve qualitative. Pour le débloquer, seuls des critères commerciaux étaient pris en compte. L'objectif était de ne pas trop pénaliser ceux qui n'ont pas de souci pour vendre. C'est le même esprit qui anime le Beaujolais. L'Union viticole demande que 5 hl/ha de la prochaine récolte soient bloqués et accessibles seulement aux vignerons ayant vendu leurs premiers 48 hl ou 50 hl/ha.
Cette différenciation du rendement selon les exploitations ne fait pas l'unanimité. Beaucoup la jugent trop libérale et peu compatible avec la gestion collective des AOC. Les opposants craignent aussi que les coups bas soient de mise si l'obtention d'un contrat donne droit à des hectolitres supplémentaires. La réflexion actuelle a le mérite de reposer la seule vraie question qui tienne : est-ce que la baisse des rendements est une bonne réponse à la crise ?