Des rouges en retrait, des blancs stables et des rosés en forte progression : voilà le portrait des AOC d'Anjou-Saumur en grandes surfaces. Avec 145 000 hl vendus en 2003, les rosés arrivent largement en tête. Mieux, ils sont les seuls à progresser, de 12 % en volume et 15,3 % en valeur, par rapport à 2002. ' La couleur bénéficie d'un réel engouement depuis plusieurs années, signale Bernard Jacob, directeur général de Rémy Panier. La canicule a accentué le phénomène. ' Trois AOC se disputent ce segment : Cabernet d'Anjou (92 471 hl), rosés d'Anjou (28 476 hl) et de Loire (22 338 hl). La première affiche + 15 % en volume et + 18 % en valeur. ' Il s'agit d'un vin demi-sec qui plaît aux jeunes et aux consommateurs non avertis, poursuit Bernard Jacob. Il constitue une transition entre le coca-cola et le vin ! Sa consommation va au-delà de la période estivale. ' Attirés par ce succès, les producteurs d'anjou et de saumur rouges, pouvant produire des rosés sur la même aire, pourraient se diriger vers ces derniers. ' Attention aux risques de déstabilisation ', prévient Patrice Rétif, vigneron en AOC Saumur-Champigny.
Les rouges, seconde couleur dans les rayons avec près de 65 000 hl vendus, régressent de 5 % en volume et de 3 % en valeur. La chaleur estivale aurait joué en leur défaveur ainsi que le retour des bordeaux à petits prix. Les anjou-villages sont les plus concernés : - 19,5 % en volume et - 14,6 % en valeur. ' C'est une appellation à faible notoriété, elle ressent beaucoup plus les effets du ralentissement du marché. ' Les blancs affichent un bilan mitigé avec - 3 % en volume et un maintien de la valeur à + 0,6 %. ' Leur diffusion reste limitée en GMS, regrette Bernard Jacob. Toutefois, on note un bon développement de l'AOC Saumur en 2003 en supermarchés. Cela s'explique par le rapport qualité/prix et l'élaboration de vins plus ronds et plus fruités qu'autrefois. '