Malgré la crise, les AOC demandent 2 925 ha de droits pour 2004-2005. La Gironde et le Languedoc- Roussillon souhaitent des droits de transferts internes au département, une nouveauté.
Sur la campagne 2003-2004, 3 060 ha ont été octroyés en droits de plantations pour les AOC, 2 950 ha ont été utilisés, soit un taux de croissance du vignoble d'AOC de 0,6 %. Pour 2004-2005, l'Inao a demandé 2 925 ha de droits (soit un taux de croissance de 0,59 %).
Ces 2 925 ha sont répartis dans deux catégories. 660 ha concernent les droits de plantation internes aux exploitations : 617 ha sont dédiés à la reconversion de vins de table ou de pays en vins d'appellation d'origine , et 43 ha au surgreffage. 2 265 ha sont pour les droits de plantation externes, dont 641 ha pour les jeunes agriculteurs et 1 624 ha pour les transferts classiques.
Sur ce total de 2 925 ha, 726 ha sont prévus pour le Languedoc-Roussillon, contre 549 ha pour 2003-2004. La région a demandé une augmentation pour mener à bien sa reconversion qualitative différée.
Le Sud-Ouest devrait, quant à lui, recevoir 357 ha, au lieu de 678 ha pour la campagne 2003-2004. Cette diminution est due au gel des plantations du Bordelais. Parmi ces 357 ha, 234 ha seulement iront à Bordeaux, contre 560 ha précédemment. La baisse est importante en Bordeaux, Médoc-Graves et Côtes (- 53 à - 76 %).
Toutes ces données sont des demandes des régions, acceptées par le Comité national de l'Inao. Pour être définitives, elles devront être validées par le ministère.
Parallèlement, cette année, des droits particuliers devraient être octroyés. Il s'agit de droits de transfert internes aux départements, qui ' n'interviennent pas sur le potentiel viticole ', souligne Ludovic Vano, de l'Inao. Cette nouvelle mesure devrait concerner 570 ha. Le Bordelais serait le principal intéressé. A la suite du gel de ses plantations, il pourrait bénéficier de 350 ha de droits de transfert. L'appellation Médoc aurait à elle seule 50 ha, tout comme le Haut-Médoc. Le groupe des Bordeaux recevrait 200 ha, et les Côtes 50 ha. Néanmoins, ces droits ne seront autorisés que si Bordeaux fournit les garanties prouvant l'origine départementale des droits. Ces 350 ha n'ont pas encore été validés par le Comité national de l'Inao, ni par le ministère.
La seconde région qui bénéficierait de cette nouvelle mesure serait le Languedoc-Roussillon, dans le cadre de sa reconversion qualitative différée. Le Comité national de l'Inao a accepté sa demande de 220 ha de droits. Reste à attendre l'approbation du ministère.
Au niveau des vins de pays, 1 218 ha avaient été accordés, et 1 100 ha ont effectivement été délivrés pour la campagne 2003-2004 (taux de croissance de 0,78 %). Sur ces 1 100 ha, 680 ha ont été octroyés aux VDP d'Oc (taux de croissance de 0,7 %). Viennent ensuite les VDP du Comté Tolosan avec 200 ha, puis les VDP du Vaucluse avec 43 ha. Pour 2004-2005, les demandes de droits n'ont pas encore été validées par l'Onivins. A titre indicatif, les VDP d'Oc avaient demandé 2 000 ha en 2003-2004, et ont planté 680 ha. Pour 2004-2005, ils n'ont souhaité que 1 100 ha. Inutile d'avoir les yeux plus gros que le ventre.