Lors des entretiens du Beaujolais, à Liergues (Rhône) le 23 avril, l'ITV et l'Inra ont alerté les viticulteurs sur l'acidité trop élevée de leurs sols. Elle intoxique les microbes et empêche la dégradation de la matière organique.
Dans certains sols du Beaujolais, l'apport de matière organique n'a aucun effet sur la biomasse microbienne et son activité, d'après des essais menés par l'ITV-Sicarex de Villefranche-sur-Saône et l'Inra de Dijon (Côte-d'Or). En fait, ce résultat étonnant s'explique par les pH très bas des arènes granitiques qui constituent les sols des essais. En effet, quand le pH descend sous le seuil de 5,5, l'aluminium, très abondant dans le sol, devient disponible sous forme d'ion Al3 +. Il est alors toxique pour la biomasse microbienne. Il faut donc relever le pH par des apports fractionnés de carbonate de calcium, avant d'apporter de la matière organique. Autre enseignement de ces essais : le pH varie fortement au sein d'une même parcelle.
Dans certaines vignes, les techniciens ont relevé des valeurs s'échelonnant de 4 à 6,5. ' Cela remet en cause la notion d'échantillon moyen pour les analyses de sol, commente Rémi Chaussod, de l'Inra de Dijon. Il vaut mieux multiplier les analyses, bien que cela coûte plus cher, plutôt que de risquer de gaspiller des apports organiques. '