Le 18 avril dernier, l'Institut national de vitiviniculture annonçait une production 2004 de 13 millions d'hectolitres de vin (hors moût), contre 13,2 Mhl en 2003 et 12,7 Mhl en 2002.
En Argentine, l'année 2004 sera un millésime moyen en raison de la dilution. Les phénomènes climatiques ont été surprenants : des vents Zondas assez violents, en piémont de la Cordillière, et une sécheresse tenace annonçaient une petite récolte. Mais fin janvier, tout a basculé : une pluie importante a provoqué la panique dans les chais. Il a fallu ramasser plus rapidement que prévu des raisins pas forcément mûrs. Les blancs, mais aussi des cabernets-sauvignons et de la syrah, affectés par le botrytis, ont entraîné un gros travail de tri. ' Les blancs sont bons, mais il n'y a pas l'intensité du fruit et le gras d'une belle année ', confie un producteur. Puis la pluie s'est arrêtée, mais les températures ont chuté et les vendanges se sont étalées dans le temps. Les grappes ont tardé à atteindre leur maturité phénolique, prenant du retard sur une année normale.
Certains ont su en profiter. ' Ce climat a été parfait pour les rouges, qui gagnent en couleur lors d'un mûrissement lent , note Jacques Lurton, qui vinifie à Mendoza. La pluie nous a fait la faveur de revenir de façon sporadique vers fin mars et début avril. Cela nous a permis de ramasser ' à la carte ' des raisins dont la concentration en sucre n'était pas exagérée, mais dont les polyphénols étaient mûrs, le fruit très présent et la couleur extraordinaire. ' A Alta Vista, on évoque la ' bonne acidité sur les rouges et des bons niveaux d'extrabilité '. Par ailleurs, il faut s'attendre à une hausse des cours. Les blancs connaissent une forte demande, alors que l'Argentine n'a cessé, ces dix dernières années, de les remplacer par des rouges.