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Six prestataires prolongent la vie de vos fûts

La vigne - n°154 - mai 2004 - page 0

Deux types de services existent pour l'entretien des barriques. La désinfection s'adresse plutôt aux viticulteurs ayant eu des problèmes sanitaires. La rénovation est destinée à ceux qui ne peuvent pas investir dans un nouveau parc, mais souhaitent donner du boisé à leurs vins.


La société Cap-Oenov, basée à Castelnau-de-Médoc (Gironde), réalise des prestations de service pour l'entretien des fûts, avec un procédé nommé Re-Bax. Elle intervient dans un délai de huit jours. Le viticulteur vide ses barriques et les déplace sur une aire de lavage. L'entreprise arrive avec son rince-fûts. Les barriques sont nettoyées, détartrées et désinfectées. Un cycle précis de températures et de pressions est employé. L'entreprise traite à une cadence assez élevée : 80 à 100 fûts par jour.
Le Re-Bax donne les meilleurs résultats sur des barriques de deux à quatre ans. L'opération remet à niveau l'état sanitaire de l'intérieur du fût, mais ne permet pas de récupérer de boisé. Par contre, elle réveille la micro-oxygénation ' et en dégustation, cela donne des vins plus fruités ', note Jean-Claude Boniface, de Cap-Oenov. Selon lui, son procédé Re-Bax fait gagner deux ans de vie aux barriques. Cette prestation vaut entre 23 et 26 euros/barrique, suivant le volume du parc. Jean-Claude Boniface se déplace gratuitement en Aquitaine. En dehors de cette région, les frais de déplacement sont à la charge du viticulteur, sauf si le parc à rénover est important. Cap-Oenov ne se rend hors de la Gironde que pour trente à cinquante fûts.
Deux autres méthodes d'entretien des fûts ont été mises au point par l'entreprise Thalès, basée à Cestas (Gironde). La première consiste à laver les barriques à l'eau chaude sous pression, avec des produits chimiques (basiques puis acides). Ensuite, elles sont rincées et passées à la vapeur. L'opération globale dure entre 25 et 30 min. Elle est réalisée chez le viticulteur, dans un camion mobile. Elle peut être effectuée sur des barriques d'un à quatre ans. Petit inconvénient : l'exploitation doit disposer d'une main-d'oeuvre assez importante pour mettre les barriques sur le camion au fur à mesure.
C'est l'entreprise Paetzold, à Cadaujac (Gironde), qui réalise cette prestation. Son délai d'intervention est de quinze jours. Paetzold valide le chantier au préalable : un technico-commercial se rend sur la propriété et vérifie que les conditions seront bonnes. L'entreprise désinfecte entre quatre-vingts et cent fûts par jour. Elle demande 1 020 euros pour un parc inférieur à trente barriques, 32 à 34 euros/unité, plus un forfait déplacement, pour un parc supérieur à trente fûts.
La deuxième méthode mise au point par Thalès est un procédé de désinfection par micro-ondes. Cette fois, les barriques sont emmenées sur le site de l'entreprise. Elles sont lavées comme précédemment, mais au lieu d'être désinfectées à la vapeur, elles sont passées dans un micro-ondes pendant 7 min. Pour cette opération, le coût est de 34 euros/barrique, plus les frais de port. Selon Dominique de Beauregard, de Thalès, ' le procédé par micro-ondes permet à la chaleur de se propager de manière plus homogène et plus en profondeur que le système à la vapeur '.

Brunateau SA, société basée à Saint-Paul-lès-Dax (Landes), propose des prestations de service pour la rénovation de barriques. L'opération se réalise dans ses locaux. Au départ, le laboratoire d'analyses effectue un bilan sanitaire et microbiologique, afin d'évaluer le travail nécessaire sur chaque barrique. Ensuite, une machine projette un mélange de sable et d'air à l'intérieur, par le trou de bonde. Les barriques ne sont donc pas démontées. Cette opération agit comme un gommage sur le bois : les parties en contact avec le vin sont éliminées ; les pores et veines sont ouverts. Puis, un traitement à la vapeur surchauffée est appliqué pendant 30 min. Enfin, un nouveau test microbiologique est réalisé. L'ensemble du procédé dure environ 45 min. Jean Tonino, de Brunateau, indique que ' cela redonne aux barriques une valeur aromatique d'un vin '. Brunateau rénove les parcs de barriques de toutes tailles ayant reçu au maximum trois vins. Le prix de base pour le rajeunissement d'une barrique de qualité moyenne est de 76 euros. A cela, il faut rajouter les frais de port.
L'entreprise Sodema, à Saint-Martin-de-Mailloc (Calvados), effectue elle aussi des rénovations de fûts, mais à domicile. Le procédé employé est le rabotage mécanique. Ils retirent les fonds des barriques et les détartrent. Les barriques sont passées dans une machine à raboter qui enlève 1,5 à 2 mm de bois à l'intérieur. Enfin, de la pâte de blé est posée : elle garantit l'étanchéité. Les deux ouvriers rénovent 60 fûts/jour. L'opération est effectuée sur des barriques ayant trois vins. Elles peuvent ensuite servir pour deux vins. L'entreprise se déplace partout pour un parc minimum de trente unités. Le tarif est alors de 72 euros/pièce, déplacement compris. Au-delà, il est de 59 à 50 euros, suivant le nombre de fûts.
Didier Navarre, de la Tonnellerie artisanale des Borderies, à Saint-Sulpice-de-Cognac (Charente), propose un procédé de reconditionnement nommé Wilfa. La méthode est simple : une machine enlève tout le bois qui a été en contact avec le vin. La barrique est ensuite rechauffée. Les faces extérieures des fonds sont rabotées. Elles sont retournées à l'intérieur de la barrique. ' Ainsi, elle est presque remise à neuf avec au moins 25 % de bois frais en plus ', se félicite Didier Navarre. Ce dernier se rend généralement sur place une première fois pour vérifier l'état des fûts. ' Ils doivent avoir entre deux et trois passages de vin et posséder des fonds corrects ', explique-t-il. Ensuite, les fûts sont transportés à l'atelier. La rénovation de chaque barrique nécessite entre deux heures et deux heures trente de travail. Le procédé revient à 165 euros/barrique. Si le parc est petit (15-20 unités), le coût du transport est à la charge du viticulteur. Autrement, il est offert par la tonnellerie. ' Le plus souvent, nous essayons de grouper les commandes pour limiter les frais de port ', poursuit Didier Navarre. Après ce ' reconditionnement ', la barrique peut être utilisée pour deux vins.

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