La Cnaoc veut conserver l'unité des AOC et accélérer la mise en place des contrôles dans les vignes. Son président (deuxième à gauche) appelle la filière à décupler ses efforts d'éducation du consommateur à la modération.
Deux thèmes ont marqué le congrès de la Confédération des syndicats de défense des appellations d'origine contrôlée (Cnaoc) : le projet de création des AOC d'excellence et la santé publique. ' L'appellation d'origine contrôlée que nous souhaitons est une et indivisible ', a affirmé Christian Paly, président de la Cnaoc, lors d'une conférence de presse à la fin des débats. Il n'est donc pas question d'accepter qu'elle soit scindée en deux (voir également page 32). ' La marche vers l'excellence passe par la hiérarchisation. '
Ce refus ne signifie pas l'immobilisme. ' Il faut répondre aux exigences des consommateurs. L'AOC doit devenir une garantie de qualité. Pour y arriver, il faut accélérer le suivi des conditions de production '. Voici un discours nouveau pour une organisation qui a longtemps proclamé que l'AOC était ' garantie de typicité. Point. ' Pour que le changement soit clair, ' nous avons demandé à l'Inao de geler toutes les commissions d'enquête relatives à des appellations dont les syndicats n'ont pas mis en place le suivi des conditions de production '.
La Cnaoc s'est engagée, avec Vin et Société, dans un autre chantier : obtenir l'assouplissement de la loi Evin. Ces organisations ont remporté une première victoire avec le vote, le 5 mai, par le Sénat d'un amendement présenté par Gérard César. Il permet de communiquer sur les caractéristiques sensorielles des vins sous appellation d'origine. ' Il appartient maintenant aux députés de le voter dans les mêmes termes ', a indiqué Gérard César, invité le 18 mai à s'exprimer lors du congrès. A cette condition, il sera adopté. Mais le sénateur girondin ne s'arrêtera pas en si bon chemin.
' Le prochain objectif, c'est de séparer le vin des alcools et d'obtenir le même texte qu'en Espagne. Ce sera une bagarre terrible. Les parlementaires auront besoin du soutien de toute la filière viticole. ' Au bout du compte, on pourrait prôner une consommation responsable et modérée de vin. Après Gérard César, d'autres élus sont intervenus et un débat s'est engagé avec la salle.
' On ne prend que des baffes , a regretté Pierre Aguilas, de la Fédération viticole d'Anjou-Saumur. Il faut des réalisations rapides. Sinon, je crains le pire. ' Puis, Christian Paly a raisonné ses confrères. ' S'il y a vingt-cinq ans, la filière s'était impliquée dans la sécurité et la prévention, on n'en serait pas à éteindre des incendies aujourd'hui. Nous avons des responsabilités en terme d'éducation du consommateur. Il faut décupler nos efforts en la matière. ' La filière s'y prépare. Elle s'apprête à prendre plusieurs engagements envers les pouvoirs publics afin d'obtenir, en contrepartie, une politique compréhensive de lutte contre l'alcoolisme.