'La meilleure façon de dialoguer sur le vin, c'est de le désacraliser et de parler du goût. Notons que seulement 8 % des Français, consommateurs de vin, savent citer 10 AOC. Au Chai 33 où la clientèle est jeune, il n'y a pas de carte de vins, mais de grands chariots contenant des bouteilles ouvertes. On propose du vin au verre, mais aussi des cocktails et de la sangria, qui sont d'autres manières de consommer et de découvrir le vin. Si le client souhaite commander une bouteille, il descend au chai où les vins sont classés par goût : blanc léger mordant, rouge fruité intense... Les clients peuvent toucher les bouteilles. Les jeunes viennent souvent avec des à priori légués par les générations précédentes, comme ' le vin blanc fait mal à la tête ', qui s'estompent vite dès qu'on peut leur parler directement. Pour reconquérir les jeunes, il faudrait leur faciliter l'accès aux salons de vignerons. On pourrait aussi s'inspirer de l'Espagne et de l'Italie, où les enseignants organisent des classes vertes dans les vignobles, avec des visites de domaines. Dans ces deux pays, le vin est vu comme un produit culturel.
En Italie et en Autriche, il y a eu un vrai déclic chez les jeunes depuis deux ans. Tous les étudiants se retrouvent dans les bars à vin. Le vin détrône ainsi la bière auprès des jeunes diplômés. Oublions les pays, les régions et les cépages et parlons du goût, et les jeunes viendront plus facilement au vin. '