Il faut aller là où sont les jeunes

'Le sujet de ma thèse(1) est d'étudier quelle image les jeunes ont du vin, et plus précisément quelles représentations sociales et intimes ils en ont. Que pensent-ils du vin ? Beaucoup de bien ! Mais que font-ils ? Ils n'en consomment pas ! Les 155 étudiants interrogés ont, en effet, une image positive de cette boisson à laquelle ils associent la convivialité, le plaisir de la table, mais également, ce qui est très intéressant, le désir de transmission. Le vin fait partie de la culture française et de leur histoire familiale. Parler du vin, c'est parler de leur famille, de leur relation avec leur père ou une autre image masculine. Au niveau inconscient, le vin est le représentant de la relation à la figure paternelle. Les oncles et grands-pères ont aussi une place importante dans l'image intime qu'ont les jeunes du vin. Le vin représente les liens intergénérationnels. On laisse vieillir des bouteilles dans sa cave et qu'importe si on sera encore là pour les déguster, les autres membres de la famille en profiteront. De même, à la naissance d'un enfant, on achète quelques bouteilles du millésime. La symbolique du lien qui se transmet est forte. Les jeunes ont une bonne image des viticulteurs, qui sont pour eux des gens qui travaillent dur pour faire un bon produit. Ils les voient comme les garants d'un produit sain. Si les jeunes ne consomment pas de vin, c'est principalement à cause du goût qui ne leur plaît pas, notamment des rouges. La complexité à comprendre l'offre est un autre frein. Les vins devraient se trouver là où sont les jeunes adultes. Des initiatives comme celle d'Alexandre Rieu, qui propose une marque jeune (Nayandei) avec du vin moyenne gamme en boîte de nuit est intéressante. '

(1) Thèse financée parLaffort-OEnologie.