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VENDRE - Paroles de pros

PATRICE MALKA ET VINCENT PÉTRÉ « Le vin est bien adapté aux réseaux sociaux »

PROPOS RECUEILLIS PAR AUDE LUTUN - La vigne - n°268 - octobre 2014 - page 62

Ces experts soutiennent que les réseaux sociaux permettent d'affirmer son identité et de renforcer le lien de confiance avec ses clients.
PATRICE MALKA

PATRICE MALKA

VINCENT PÉTRÉ

VINCENT PÉTRÉ

Patrice Malka et Vincent Pétré viennent de publier un livre, Les Réseaux sociaux et le vin, aux éditions Féret (9,90 € TTC). Pour eux, le secteur du vin a beaucoup à gagner en adoptant ces supports de communication, d'autant plus qu'ils sont simples d'accès.

Les viticulteurs sont assez peu présents sur les réseaux sociaux. Comment l'expliquez-vous ?

Patrice Malka et Vincent Pétré : Le monde viticole est constitué de très petites entreprises - on compte 70 000 marques en France - qui sont très orientées vers le produit et moins sur la communication, par tradition et par manque de moyens. Il y a une lenteur à adopter tout ce qui est nouveau. Mais la principale raison est que le viticulteur a beaucoup de choses à faire dans une journée. Cela bougera avec l'arrivée de la génération qui est née avec Facebook. Toutefois, le critère de l'âge n'est pas prédominant dans l'usage des réseaux sociaux. C'est surtout l'orientation commerciale du viticulteur et l'attention qu'il porte à l'image de son domaine qui compte. Le vin est un secteur qui se prête bien aux réseaux car l'acheteur a besoin d'être rassuré avant d'acheter une bouteille.

Quels conseils donneriez-vous à un débutant ?

P. M. et V. P. : D'aller voir ce que font les autres sur Facebook, Twitter et Linkedin. Ils verront que le ton est moins formaté que celui adopté dans les plaquettes ou publicités conventionnelles. On peut être plus original. On ne parle pas aux nouveaux consommateurs, qui sont sur les réseaux sociaux, comme aux amateurs éclairés qui lisent la RVF. Puis, il faut réfléchir à sa ligne éditoriale, c'est-à-dire à l'image qu'on souhaite véhiculer. Il faut proposer un vrai contenu. Enfin, il faut y aller pas à pas. Nous conseillons vivement aux vignerons intéressés de participer à un Vinocamp. C'est un atelier qui réunit la communauté web du vin tous les trois mois dans une région différente.

Dans votre livre, vous insistez sur l'importance de la fréquence des messages...

P. M. et V. P. : Il est conseillé de publier régulièrement des messages pour entretenir la relation avec les socionautes. L'essentiel est dans le contenu, mais c'est bien d'essayer de diffuser une info ou une photo par mois. Les réseaux sociaux demandent du temps. Si on en manque, on peut faire appel à un stagiaire ou à un professionnel free-lance. Il faut trouver son ton, qui peut être militant, poétique, humoristique. L'essentiel est d'être authentique et si possible original.

Faut-il privilégier Facebook ou Linkedin ?

P. M. et V. P. : Ce sont deux approches différentes et complémentaires. Facebook est orienté vers les consommateurs. Pour les domaines qui passent par le négoce, cela leur permet d'être en contact direct avec leurs clients et de nouer puis d'entretenir un lien. Linkedin est tourné vers les professionnels. On peut trouver un acheteur via Linkedin. Ce réseau social permet également, grâce à ses groupes de discussion autour du vin, d'être en veille sur les tendances ou les questionnements de la filière.

Comment faire pour avoir plus de likers sur Facebook ?

P. M. et V. P. : Pour « amorcer la pompe », on peut organiser un jeu-concours. Cela permet de récupérer des adresses facilement. Mais ensuite, il faut nourrir ce réseau pour que les nouveaux likers restent en lien avec vous. Organiser un jeu-concours nécessite de passer par un huissier et de respecter quelques règles. Cela coûte environ 200 €, plus les lots. Sur Facebook, les règles ont changé. Avant, dès que l'on publiait un message, tous les fans le voyaient. Maintenant, Facebook incite les entreprises à sponsoriser les publications. L'avantage est que ces dernières peuvent être très ciblées.

Quand on est sur les réseaux sociaux, peut-on se passer d'un site internet ?

P. M. et V. P. : Nous ne le conseillons pas. Si une personne cherche une information sur votre domaine, elle va aller sur votre site, qui est votre carte d'identité. Les réseaux sociaux entretiennent une relation dynamique avec ses acheteurs ou ses consommateurs. C'est intéressant aussi pour l'actualité. Mais c'est utile d'avoir un site car le contenu vous appartient. Sur Facebook, le contenu ne vous appartient pas, il appartient à Facebook.

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