1. Ouvrez grand vos écoutilles
L'évolution technologique permet de s'adresser de plus en plus simplement à un nombre croissant de correspondants. Ainsi, avec Twitter, on peut envoyer instantanément un message à tous ses abonnés sans avoir à composer de numéro de téléphone ou à saisir une adresse mail. Encore faut-il être concis, car ce message ne peut pas comporter plus de 140 signes. De même, une page Facebook est bien plus facile à mettre à jour, et plus interactive, qu'un site internet. On peut y apporter sans cesse des informations nouvelles, consultables par toute personne qui possède un compte. Et c'est gratuit.
2. Visez juste et soyez réactif
La qualité du contenu et la mise à jour des informations sont essentielles. Soyez clair et concret dans vos messages. Parlez de vos vins, donnez des nouvelles de votre domaine. Mais pas seulement. « Le lecteur doit comprendre ce que vous faites, poursuit Ryan Opaz. Parlez gastronomie, voyage, musique, tout ce qui peut rappeler vos vins. » Parlez de ce qui vous a plu ou ému. Racontez votre dernier voyage à l'étranger, ce que vous avez vu lors d'un salon à Hong Kong. Vos « amis » doivent découvrir vos vins, votre univers professionnel, mais aussi votre personnalité.
Un consommateur peut vous questionner par l'intermédiaire de votre page Facebook pour des questions aussi diverses que « quand se tiennent les prochaines portes ouvertes ? » ou « puis-je réserver pour un groupe de dix personnes ? ». Il faut bien sûr répondre au plus vite.
3. Entretenez vos relations
Les réseaux sociaux ont été conçus pour entretenir des relations. Après un événement que vous avez organisé, postez un mot de remerciement sur Facebook ou « tweetez »-en un. Remerciez tout le monde d'être venu. Ayez un mot particulier pour ceux qui ont fait des remarques positives à propos de l'une ou l'autre de vos cuvées, sur votre accueil… Facebook et Twitter sont des outils interactifs, les conversations que vous y entretenez construisent la relation avec vos consommateurs.
Un exemple : après une journée porte ouverte, Paul poste des photos de son événement sur Facebook (avec l'accord des participants). John, l'un de ses visiteurs, ajoute ce commentaire : « Super soirée, j'ai adoré ! » Paul lui répond : « Salut John, merci d'être venu, malgré la pluie ! Content que vous ayez apprécié les vins ! On se voit le mois prochain aux journées portes ouvertes ! » John appréciera d'avoir eu une réponse. Il sera plus enclin à revenir. Vos « amis » et « amis d'amis » qui consultent votre page se disent : « Tiens, l'accueil chez Paul à l'air bien sympa ! » Cela les encouragera à venir chez vous.
4. Faites participer vos « fans »
« Demandez l'avis de vos fans ! » propose Marc Roisin. Vous travaillez sur un nouveau logo ou une nouvelle étiquette ? Faites-le savoir par Twitter. Publiez vos projets sur Facebook, et demandez à vos fans ce qu'ils préfèrent et pourquoi. Pour tout ce qui est esthétique, ne pas hésiter à engager la conversation, c'est facile !
Dans un autre registre, demandez-leur avec quels plats ils aiment marier vos vins. Ou encore, pour faire monter le suspens, sur la base de photos et d'indications sur l'état de maturité des raisins, demandez-leur quel jour ils pensent que vous commencerez les vendanges.
5. Ne parlez pas que de vous
« Les producteurs qui utilisent les réseaux sociaux astucieusement citent les autres producteurs de leur appellation, souligne Ryan Opaz. Ils évoquent des dégustations avec leurs voisins qu'ils voient comme des partenaires et non comme des concurrents ! »
Faites découvrir votre région, ses mets, sa culture. Si, en échange, des confrères, des opérateurs de tourisme ou des restaurateurs parlent de vous, alors vous avez gagné ! Deux choses à ne surtout pas faire : parler de ses états d'âme et mélanger vie privée et professionnelle. Évitez surtout de ne parler que de vous : vous lasserez vos interlocuteurs.
6. Créez des liens avec votre blog ou votre site
« Un tweet est un message clair et court. Servez-vous-en pour inciter vos abonnés à lire vos messages plus complets hébergés sur une autre plateforme (Facebook, blog, site internet) », poursuit Frédéric Lot. De même, pensez à paramétrer votre blog de telle sorte que lorsque vous y écrivez un billet, le début du texte apparaisse sur vos autres réseaux, sans que vous n'ayez rien à faire. Un gain de temps précieux et l'occasion d'être lu par le plus grand nombre.
7. N'oubliez pas l'anglais
Tous les réseaux sont mondiaux et l'anglais est la langue internationale par excellence. Ce n'est pas indispensable de vous exprimer en anglais, mais c'est fortement conseillé si vous êtes présent à l'export !
Le Point de vue de
Philippe Gimel, domaine Saint Jean du Barroux, 12,5 ha en AOC Ventoux (Vaucluse)
« Je donne régulièrement des nouvelles de moi »
« En année normale, je produis 35 000 bouteilles. J'ai commencé sans clientèle, sans notoriété. Je n'ai jamais eu de fax. J'ai tout de suite créé un blog et compté sur les nouvelles technologies pour me faire connaître et surtout pour expliquer ma démarche : faire des grands vins de terroir là où on ne s'y attend pas. Ma gamme comporte trois vins rouges vendus de 10 à 27,50 euros et un blanc à 20 euros. Mes vins ont eu de très bonnes notes chez Parker. Depuis, je vends 95 % de ma production à l'export, dont 50 % aux États-Unis. Je n'ai jamais contacté personne, tout s'est fait par le bouche à oreille grâce aux articles de presse et aux réseaux sociaux.
Avec mes cavistes et importateurs, je communique par Facebook ou Twitter.
Cela ne m'empêche d'avoir huit adresses mails différentes ! J'utilise tous ces moyens de communication de façon indifférente, c'est le message qui est important. Mais je touche plus de monde que par téléphone et par mail. Je communique avec James Molesworth, du Wine Spectator, uniquement par Twitter. Il a 5 000 "followers" et lui "suit" 220 personnes, dont je fais partie. Twitter permet donc d'avoir un lien avec quelqu'un d'hyper connu sans avoir son téléphone personnel ! Autre avantage : avec Facebook, je donne régulièrement des nouvelles. Moi qui n'ai pas le temps d'écrire des pages sur un blog, cela me convient tout à fait ! »