La nouveauté, c'est la mixité. Chaque producteur pourra choisir d'aller sur le marché des vins d'appellation ou sur celui des vins de cépages , explique Denis Verdier, président de l'Onivins.
Les AOC ne seront pas segmentées en deux familles, l'une ordinaire et l'autre d'excellence. Le groupe de travail Inao-Onivins, chargé de faire des propositions pour relancer la viticulture française, en a convenu le 29 juin. Il a décidé qu'il valait mieux créer des vins de pays dans les vignobles d'appellation qui n'en ont pas, comme le Bordelais, la Bourgogne ou le Beaujolais. On appelle cela la généralisation du concept de zone mixte. Elle irait de pair avec l'affectation parcellaire. Les vignerons devront engager leurs parcelles, à l'avance, soit en AOC, soit en VDP dont la chaptalisation est interdite. Une AOC générique refusée à l'agrément ne pourrait pas être déclassée en VDP. Pour éviter toutes confusions, les AOC s'interdiraient de mentionner le cépage sur les étiquettes, réservant cela aux VDP. Reste à définir les nouveaux bassins de production de VDP et à réunir, dans chaque région, toutes les familles de produit, au sein des mêmes interprofessions. Quant à l'idée de créer un vin de cépage de France, elle a de nouveau été rejetée.
Par ailleurs, un gros travail attend les appellations. Elles vont devoir réécrire leurs décrets, comme le demande René Renou, président de l'Inao. Au sein des AOC, il ne devrait pas y avoir d'assouplissement. On parle de remise en ordre, de recentrage sur le terroir et de renforcement des contrôles. L'Inao va aussi accélérer sa réflexion sur la hiérarchisation, afin de proposer un canevas commun à toutes les appellations.
Ces orientations devaient être soumises au ministre de l'Agriculture le 13 juillet. Avant cette date, tout le monde retenait son souffle, les négociateurs n'hésitaient pas à dire qu'ils avaient trouvé ' un équilibre fragile ', notamment sur la question de l'indication des cépages.