Le 28 juillet dernier, les parlementaires ont remis le Livre blanc au Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin. ' La prohibition, non, la modération, oui ', a résumé Alain Suguenot, député de Côte-d'Or.
Très attendu par notre filière viticole, le Livre blanc de la viticulture française a finalement été remis à Jean-Pierre Raffarin le 28 juillet. Il compile les propositions de quatre groupes de travail présidés par des parlementaires. Il débouche sur un consensus, résumé par Alain Suguenot, député de Côte-d'Or : ' La prohibition, non, la modération, oui. '
Le groupe ' Formation et éducation ' souhaite que le vin en tant que valeur culturelle soit dissocié des autres boissons alcoolisées. ' Il est urgent de définir le statut du vin dans un texte législatif, à l'instar de l'Espagne ', estime-t-il.
Pour le groupe ' Vin et santé ', il faut combattre les surconsommations, mais encourager une consommation modérée (deux à trois verres de vin par jour). Concernant les accidents de la route, il demande la mise en place d'une enquête prospective dans quelques régions, afin de déterminer la part des différents alcools impliqués dans les divers infractions et accidents.
Le groupe ' Communication et modération ' recommande la mise en place d'un ' conseil de la modération ' d'ici à la fin 2004. Cette instance, créée par décret interministériel, regrouperait sous l'autorité du Parlement, les administrations, la filière viticole, les organisations et les associations concernées. Une idée retenue par le Premier ministre, selon Serge Poignant, député de Loire-Atlantique.
Le groupe ' Communication et marketing ' encourage, entre autres, une meilleure promotion des vins à l'étranger grâce à une augmentation des budgets de communication et l'amélioration de la lisibilité de l'offre. ' Il est nécessaire que l'on puisse promouvoir les vins, notamment à l'export ', a déclaré Alain Suguenot.
Quelles seront les suites ? Jean-Pierre Raffarin s'est engagé à lire attentivement le rapport. Ses premières conclusions sont attendues à la mi-septembre. L'une d'elles pourrait se concrétiser par l'intégration d'un chapitre ' viticulture ' dans la loi de modernisation agricole, qui sera discutée au Parlement fin 2004-début 2005 à la suite des opérations de cet automne.