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Les cépages rouges délaissés

La vigne - n°157 - septembre 2004 - page 0

La pépinière française commence à ressentir la crise viticole. ' La campagne 2003-2004 a été convenable, mais nous avons supporté une hausse des excédents, qui pèse sur notre comptabilité ', rapporte un pépiniériste.
En effet, le nombre de plants reportés est passé de 6,9 M en 2003 à 13,9 M en 2004, soit plus du double ! Les variétés les plus touchées sont le merlot (+ 222 %), le cabernet-sauvignon (+ 429 %), le cabernet franc (+ 249 %) et la syrah (+ 36 %). Parallèlement, sur 2004, le nombre de greffages totaux a diminué de 10,8 % par rapport à 2003, qui était une année record. Les greffes boutures mises en terre subissent une baisse dépassant les 10 %, les forçages de 18 %, et les boutures de porte-greffe de 42 %.
' Cette année, les viticulteurs avaient commandé des cépages rouges et, au bout du compte, ils ont voulu des blancs. Du coup, il nous est resté 8 à 9 M de plants de merlot et de cabernet, alors que les autres années, ce sont les cépages dont nous manquions ', signale Jean-Pierre Mercier, président de la Fédération française des pépinières viticoles (FFPV).
Selon l'Onivins, la syrah et le merlot ne représentent plus, à eux deux, que 26 % des mises en oeuvre, contre 32 % en 2003. La syrah a remplacé le merlot en tant que variété la plus greffée de France (36,5 M de mises en oeuvre), malgré une diminution de 14 %. Le merlot passe donc en seconde position, avec une chute de 30 %. Le cabernet-sauvignon a lui aussi baissé de 34 %, et le cabernet franc de 13 %. Les hausses les plus importantes sont enregistrées chez les blancs : 58 % pour le sémillon, 36 % pour l'ugni blanc, 21 % pour le sauvignon, ou encore 19 % pour le chardonnay.
Par ailleurs, les exportations ont fortement chuté : la France conserve sa position de leader en terme de chiffre d'affaires, mais l'Italie occupe à présent la première place en terme de volume. Une situation plus que préoccupante, surtout si, comme le craignent certains pépiniéristes, les viticulteurs français eux-mêmes commencent à s'approvisionner à l'étranger.
Néanmoins, cette vision plutôt grise est contrebalancée par celle de Jean-Luc Dairien, directeur de l'Onivins : ' Il va y avoir une pause dans les plantations cette année, et sûrement encore pendant environ deux ans, mais les reconversions, qui représentent la majeure partie des débouchés pour les pépiniéristes, se poursuivent . '
Les taux de reprise devraient être stables par rapport à 2003, et avoisiner les 50-60 %. Enfin, le prix des plants a subi une légère érosion, allant de 5 à 10 %, suivant les sources.

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