Les régions viticoles s'attendent à faire le plein, malgré les mesures de contrôle de rendement mises en place.
'L'année sera généreuse ', ironise Laurent Gourdon, de la chambre d'agriculture de l'Hérault. Au 1 er septembre, l'Onivins prévoyait une récolte de 58,5 millions d'hectolitres ; en août, les services du ministère l'évaluaient à environ 57 Mhl. Cela représente donc une hausse de 23 % par rapport aux 47 Mhl de l'an dernier, mais se situe dans une année globalement moyenne. L'Aquitaine devrait rentrer 39 % de vin en plus qu'en 2003, avec 9,8 Mhl attendus dont 7 Mhl en Gironde. Dans la zone de Saint-Emilion, ' les merlots sont impressionnants, s'exclame Eric Chadourne, conseiller à l'Association de développement agricole et rural (Adar). Malgré un éclaircissage début juillet et un autre à la véraison, certaines parcelles sont encore à 60 hl/ha. ' La vendange en vert est de mise un peu partout. Malgré cela, la plupart des vendangeurs s'attendent à récolter les rendements maximaux, plafond limite de classement inclus.
La Grande Bourgogne (Bourgogne-Beaujolais) et la Champagne, qui avaient subi les accidents climatiques en 2003, attendent respectivement 41 et 66 % de vin en plus. Dans le Rhône, la charge est importante, comme le laissait supposer la sortie de grappes. ' La surprise, c'est que les rendements sont toujours aussi élevés, alors que tous les viticulteurs ont fait au moins un ébourgeonnage, ou un éclaircissage chimique, ou une vendange en vert ', s'étonne Pascal Hardy, au comité de développement du Beaujolais.
En Touraine, ' nous allons faire le plein de ce que nous pouvons ', déclare Michel Badier, de la chambre d'agriculture du Loir-et-Cher. Il attend environ 580 000 hl, contre 380 000 hl l'an dernier. A l'inverse, les Côtes du Rhône restent très sages, avec des rendements attendus autour de 45 hl/ha.