Les exportations de bourgognes vers le Japon sur les cinq dernières années ont subi d'importantes fluctuations : augmentation des volumes de 2 % entre 1999 et 2001, puis chute de 20 % entre 2001 et 2003. ' Les opérateurs ont été très handicapés par la parité entre le yen et l'euro ', note un analyste. La reprise nippone amorcée au deuxième semestre 2003, se confirme depuis le début 2004. A fin avril, les exportations vers le Japon ont enregistré des hausses de 68 % en volume et 80 % en valeur par rapport à la même période 2003 ! Les blancs progressent respectivement de 50 % et de 75 %, pour atteindre 11 692 hl et 11,79 Meuros. Mieux, les rouges doublent leurs volumes (7 087 hl) et augmentent de 86 % (9,78 Meuros). Dans cette couleur, toutes les catégories d'appellation profitent de la reprise. Dans les blancs, les évolutions sont plus disparates : très fortes progressions pour les villages et les premiers crus de Côte-d'Or, hausses mesurées pour les crus du Mâconnais...
Pour la maison Bichot, le Japon est le premier client à l'exportation, loin devant le Royaume-Uni. Ce négociant y exporte environ 2 Mcols/an, dont un tiers de Beaujolais. ' Je note une évolution dans les modes de consommation, relève le directeur général. Il y a quelques années, les bourgognes consommés là-bas étaient considérés comme des produits de luxe, souvent offerts en cadeau. Aujourd'hui, on assiste à une démocratisation. ' Cette destination a un fort potentiel de développement : ' Ce marché représente, en moyenne, 2,6 l/hab. Dans la capitale, cette statistique s'élève à 10 l/hab. Il suffit d'attendre que la tendance existante à Tokyo gagne le reste du pays... '
Cette démocratisation est perçue par Blasons de Bourgogne, qui regroupe quatre caves coopératives. Ce GIE met en place une nouvelle organisation pour exploiter le gisement nippon. Il vient de passer un accord de commercialisation avec une agence japonaise.