En pleine vendange, le Syndicat général des vignerons de Champagne a recommandé de récolter 14 000 kg/ha, au lieu des 13 000 kg accordés par l'Inao en septembre.
Le 17 septembre, les Champenois sont repartis mécontents du Comité national de l'Inao. Ce dernier a rejeté leur demande de faire progresser le rendement butoir de 13 000 à 14 000 kg/ha. Le 1er octobre, à la surprise générale, le Syndicat des vignerons (SGV) a recommandé de cueillir 14 000 kg/ha. ' Ces 1 000 kg supplémentaires seraient destinés à compléter la réserve qualitative, dans l'objectif de compenser une récolte déficitaire ou de répondre à une surchauffe économique ', précise le message du SGV.
La décision finale sera prise lors du Comité national de l'Inao, le 4 novembre. Pour récolter 1 000 kg/ha de plus, il faut modifier le décret. Ce texte autorise un rendement de base de 10 400 kg/ha, plus 25 % de PLC (plafond limite de classement), ce qui représente 13 000 kg/ha au maximum. Le ministre de l'Agriculture a déjà annoncé qu'il ne s'opposera pas à la modification, si le Comité national donne son accord.
La situation de la Champagne est très atypique en cette période où toutes les régions sont contraintes de baisser leurs rendements. ' Si la décision est prise sous un angle politique, le non l'emportera, d'autant plus que certains membres du Comité national de l'Inao vont interpréter la recommandation du SGV comme un coup de force , confie un oenologue. Si l'angle technique prévaut, la réponse pourrait être positive, car la qualité est là, même avec une récolte abondante. La Champagne suscite des jalousies, mais limiter sa réserve qualitative ne fera pas vendre plus de vin rouge. ' Le SGV rappelle aussi qu'en 2003, la récolte moyenne n'avait été que de 8 200 kg/ha à cause des gelées printanières. Le comité national du 4 novembre devrait être animé !