Mauvaise passe pour le beaujolais outre-Rhin

'La situation sur l'Allemagne est catastrophique. ' Pour Raynald Stamm, président du syndicat du négoce beaujolais, la mauvaise passe risque de se prolonger, car le déficit de récolte sur 2003 a poussé de nombreux opérateurs à contingenter leurs exportations et à augmenter leurs prix. ' Autant d'éléments qui font que nos acheteurs d'outre-Rhin nous en veulent. ' L'Allemagne, premier marché en volume, avait franchi les 200 000 hl de beaujolais en 1998, contre 88 000 hl en 2003. Le constat est d'autant plus difficile à digérer que ' le marché des vins rouges outre-Rhin connaît une forte croissance depuis 1999, avec près de 8 % par an ', explique-t-on à UbiFrance. Le hard discount représente une part toujours croissante dans la distribution. Aldi et autre Lidl appliquent leur loi, qui a consisté notamment à déréférencer les beaujolais-villages il y a dix-huit mois. ' L'Allemagne étant un marché de prix, les opérateurs ont joué la carte de l'entrée de gamme, parfois au détriment de la qualité. Au final, les vins du Beaujolais ont une grande notoriété, via les primeurs, mais auprès des consommateurs, ils n'ont vraiment pas une bonne image ', explique Marc Brugalière, représentant de UbiFrance, à Dusseldorf. Une analyse partagée par plusieurs entreprises sur le terrain, qui notent que ' pour inverser la tendance, cela risque d'être long... '. Les cavistes et autres magasins spécialisés sont les cibles privilégiées des opérateurs du Beaujolais mais, là encore, les résultats ne sont pas toujours au rendez-vous. ' La crise outre-Rhin n'arrange pas nos affaires ', reconnaît Williem Schiks, responsable chez Paul Beaudet. Faute d'une amélioration, cet opérateur et d'autres vont ' laisser passer quelques années avant de retravailler ce marché '.