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Pesanteur

La vigne - n°158 - octobre 2004 - page 0

A l'heure où les vendanges s'achèvent, beaucoup bouillent d'envie de manifester. Les vins se vendent mal. L'avenir se trouble. A qui la faute ?
Au gouvernement pardi ! Il est avare de signes positifs envers la viticulture. Il ne lui a accordé aucune aide. Il s'est opposé à modifier la loi Evin en faveur de la publicité collective pour les vins d'appellation ou de pays. Il a fallu l'intervention des sénateurs, puis des députés. On attendait aussi du Premier ministre qu'il annonce, à la rentrée, la création du Conseil de la modération. Le 7 octobre, il ne l'avait toujours pas fait.
Or, cette instance devrait défendre les bienfaits d'une consommation régulière et modérée de vin. De quoi alléger la pesanteur qui affecte le marché intérieur. Mais ce sera sans aucun effet sur notre propre dynamique. Sur ce plan-là, les vinificateurs du Nouveau Monde nous en remontrent une fois de plus. Ils avaient déjà, les premiers, introduit les procédures de contrôle qualité et d'hygiène. Ils sont aussi pionniers dans la traque de l'oxygène dissous dans les vins. Leurs acheteurs leur ont demandé d'y veiller afin de préserver les arômes variétaux. Ils se sont exécutés.
Pourtant, sur ce sujet, nous avions tout sous la main. C'est la faculté d'oenologie de Bordeaux qui a découvert l'importance des thiols volatils, arômes sensibles à l'oxydation. De son côté, l'Inra de Montpellier a découvert la dynamique de l'oxygène dans les vins. Il a mesuré les quantités qui s'y dissolvent et expliqué leur devenir. Forts de ces connaissances, nous aurions pu aller au devant des attentes des acheteurs.
Mais les Australiens nous ont grillés. Pour eux, le vin n'est pas figé dans une tradition. Il doit évoluer avec son temps. Comment s'étonner qu'ils se placent si bien sur les marchés ?

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