Equilibrer ses circuits de distribution, c'est comme ne pas mettre tous ses oeufs dans le même panier : on limite la casse, si un incident survient sur l'un des débouchés. La grande distribution représente plus d'un quart des ventes de minervois, et près de 40 % avec le hard discount (12 %). Or, sur ce créneau, l'AOC a connu des déboires. En 1999, les ventes atteignaient 75 000 hl en GD (hors hard discount). Elles sont descendues à 45 000 hl en 2003 ! ' Nous avons perdu des parts de marché sur les premiers prix, explique Stéphane Roux, directeur du syndicat. En 1999, les stocks étaient bas, les cours ont augmenté. Malgré la baisse des prix qui a suivi, nous n'avons pas regagné ce marché. ' Aujourd'hui, le syndicat préfère capitaliser sur des vins de 3 à 5 euros. Des actions promotionnelles ont été financées, en partie, par l'interprofession pour soutenir ces produits. ' 500 000 collerettes ont été éditées : deux faces servent à la communication des entreprises, les deux autres pour des jeu-concours. '
Le second axe fort de la stratégie de l'AOC concerne d'ailleurs le tourisme de terroir. ' Nous voulons augmenter le ratio de vente directe grâce au tourisme. ' L'appellation pourrait diminuer sa dépendance à l'égard de la GD. Sur les 250 caves coopératives et particulières du Minervois, 90 disposent d'un espace d'accueil agréé par des labels régionaux du tourisme. ' Nous enregistrons cinq à dix ouvertures par an ', estime Stéphane Roux. Le syndicat réfléchit à la mise au point d'un outil pour mesurer l'incidence de la politique de tourisme de terroir. A l'exportation où l'AOC expédie 35 % de ses volumes, les ventes maintiennent le cap : l'Allemagne, la Grande-Bretagne, la Belgique et les Pays-Bas en totalisent 75 %. Les volumes commercialisés en 2003 (38 000 hl) sont cependant inférieurs à ceux des Coteaux du Languedoc, appellation voisine. L'activité y est essentiellement réalisée par des caves particulières.