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VENDRE - L'observatoire des marchés du vrac

Rouges : Assainissement en Minervois

Michèle Trévoux - La vigne - n°228 - février 2011 - page 53

Avec une production réduite de moitié en quinze ans, le Minervois semble avoir rééquilibré son marché. Sur les six premiers mois de campagne, les cours sont en progression de 25 %.

Au prix d'un grand coup de ciseau, l'AOC Minervois s'est repositionnée sur un segment de marché mieux valorisé. Elle, qui produisait encore 240 000 hl il y a quinze ans, n'a revendiqué que 117 000 hl en 2009 dont 17 000 ont été repliés ou déclassés. « Nous ne fournissons plus les entrées de gamme du hard discount», explique Jean-Luc Bourrel, directeur du groupe coopératif Alliance Minervois. Le 16 décembre dernier, l'ODG a pris position pour un « prix d'orientation » à 75 €/hl. « Le coût de revient de notre appellation est de 100 €/hl. Nos producteurs ne peuvent plus vendre plus de 25 % au-dessous», argumente Stéphan Roux, le directeur du syndicat.

Le message semble passé puisque le prix moyen sur les six premiers de campagne s'est élevé à 87 €/hl contre 69 €/hl en 2009-2010. Sur les deux derniers mois, seules deux transactions se sont conclues en dessous de 75 €/hl : 200 hl négociés à 65 €/hl en décembre et 400 hl cédés à moins de 60 €/hl en janvier. « A ce niveau, l'ODG contrôle systématiquement les producteurs et les négociants, car on peut se demander s'ils ont bien respecté le cahier des charges», assure Philippe Coste le président de l'ODG Minervois.

Toutes les conditions sont réunies pour que les cours continuent de se raffermir : faible volume de la récolte 2010, stocks au plus bas, mise en place de la gestion prévisionnelle des sorties (GPS) et embellie sur les marchés des vins sans indication géographique et des vins de cépage. « Quand les cours des vins sans IG progressent, cela profite à tous les étages de la pyramide», analyse le courtier audois Louis Servat.

Désormais, l'objectif du syndicat est d'atteindre 90 €/hl pour se rapprocher du coût de revient. Avec le risque de perdre des marchés qui n'accepteront pas cette hausse de plus de 25 %.

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