Le plan de segmentation de l'offre, adopté le 21 juillet, est enterré. Le 28 octobre, le ministre de l'Agriculture a affirmé qu'il n'était pas question de l'imposer à qui que ce soit.
'Le fait que j'ai dit banco ne veut pas dire que j'ai pris le parti d'imposer quoi que ce soit à qui que ce soit ', a affirmé Hervé Gaymard, en clôture d'un colloque, organisé le 28 octobre dernier au Sénat. Le ministre de l'Agriculture avait dit ' banco ' au plan de segmentation de l'offre, que la filière lui avait présenté le 21 juillet. Oui à une claire séparation entre les AOC et les vins de pays. Les premières devaient se recentrer sur le terroir et la tradition. Les seconds devaient miser sur la mention des cépages et les nouvelles techniques. Mais après les vives protestations des Bourguignons et l'opposition plus claire des Bordelais, cette segmentation n'est plus à l'ordre du jour. ' C'est aux viticulteurs de prendre leurs décisions , a poursuivi le ministre. Nous ne devons interdire aucune possibilité, à partir du moment où il y a un vrai projet collectif derrière. '
L'idée émise par le Comité national des interprofessions (Cniv), puis reprise par René Renou, président de l'Inao, d'assouplir les conditions de production d'une partie des appellations revient donc sur le devant de la scène. Elle avait été rejetée par la Confédération nationale des syndicats d'AOC (Cnaoc) et les négociants d'Entreprises de grands vins de France (EGV). Début novembre, René Renou devait envoyer un courrier à tous les présidents de syndicats d'appellation, leur demandant de réécrire leur décret. Sa lettre devait leur préciser de suivre une simple règle de transparence : ' Dites ce que vous faites et faites ce que vous dites '. Partant de ce principe, des syndicats devraient demander l'introduction de nouvelles libertés en matière d'étiquetage ou de pratiques oenologiques.