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Des barrières doivent tomber

La vigne - n°159 - novembre 2004 - page 0

Dans les régions mixtes, les syndicats d'AOC et de vins de pays devront travailler ensemble. Les négociants et les producteurs devront également se concerter davantage.

Jusqu'à présent, entre AOC et vins de pays, on se regardait en chien de faïence. Bien que les producteurs étaient souvent les mêmes, leurs organisations syndicales n'entretenaient que peu de contacts. Question de hiérarchie. Heureusement, la crise a coulé ces sentiments d'orgueil déplacé. L'avenir est à la gestion par bassin de production. Il va falloir réunir dans une interprofession commune ou, du moins, dans une association d'interprofessions, les représentants de tous les vins d'une grande région. Le Languedoc-Roussillon, le Val de Loire et le Sud-Ouest y travaillent activement. Leurs responsables professionnels entendent promouvoir, en même temps, leurs vins de pays et d'appellation.
A l'étranger, ils présenteront toute l'étendue de leur offre.
Dans un deuxième temps, il s'agira de gérer ensemble le potentiel de production et la segmentation de l'offre régionale. En toute logique, l'attribution de droits de plantation nouveaux ne devrait donc plus être discutée de manière totalement étanche à l'Inao pour les uns, et au conseil spécialisé vins de pays de l'Onivins pour les autres.

Pour gérer le potentiel de production, il faut savoir distinguer, dans les régions mixtes, les parcelles d'AOC de celles de vins de pays. La loi sur les territoires ruraux, en cours d'adoption, va le permettre. Les syndicats d'appellation pourront exiger que chaque producteur communique la liste des parcelles où il entend récolter du vin d'AOC. Les syndicats de vin de pays pourront en faire de même. C'est l'affectation parcellaire. Ce principe a été inventé par quelques pionniers, dont le Syndicat de l'AOC Minervois. Mais il suppose des frais de gestion conséquents, auxquels il faudra veiller.
De la coordination, il en faudra aussi davantage entre producteurs et négociants. Cela passera par la généralisation des accords de partenariat. Acheteurs et vendeurs devraient y trouver leur compte. Les premiers précisent quels types de vins ils recherchent et en quelle quantité. Les seconds peuvent alors orienter leurs vinifications en fonction des attentes du marché. Reste à s'entendre sur les prix.
Tant que le marché est porteur, on finit par y arriver. Quand il chute, il entraîne dans sa baisse beaucoup de bonnes intentions. Les négociants trouvent actuellement sur le marché libre des cuvées correspondant à leurs besoins, à des prix inférieurs à ceux accordés à leurs partenaires. S'ils ne résistent pas à la tentation, le partenariat n'aura été qu'un vain mot !

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