ImprimerPlusieurs AOC ont ou vont franchir le pas : soumettre aux examens d'agrément des vins embouteillés.
Montravel, Muscat de Rivesaltes : le contrôle d'agrément sur les vins en bouteilles a ses adeptes.
A Rivesaltes, les producteurs de muscat de Noël ont opté pour ce système, il y a cinq ans. ' Pour éviter la fraude, la réglementation oblige à des prélèvements d'agrément en une seule fois. Or, certains producteurs voulaient proposer des muscats pour les fêtes. Nous avons donc décidé de les agréer en bouteilles ', raconte Serge Guillet, du syndicat. Pour le reste, il y a prélèvement cuve par cuve.
Dans le Médoc, il s'agit d'une option offerte depuis cette année (voir article). Le Syndicat de l'Entre-deux-Mers veut y venir aussi. ' Le suivi en aval de la qualité a montré que des vins vendus sous notre AOC n'en avaient pas toujours la typicité , explique le président Stéphane Defraine. A l'agrément, les échantillons étaient représentatifs de nos cépages mais, une fois le certificat obtenu, rien n'empêchait certains de revendre leurs sauvignons blancs, seuls, en Bordeaux blancs. '
Pour ce responsable, ' l'agrément, c'est du papier pour un volume. Il faut contrôler la réalité de ce qui est vendu '.
Aussi, le syndicat envisage le système suivant. Les opérateurs seraient tenus de déclarer au syndicat leur embouteillage. Un certificat d'agrément à priori leur serait remis. Ces ' déclarants ' (producteurs ou négociants) feraient l'objet d'un contrôle aléatoire. Si des bouteilles se révèlent non conformes, c'est le carton jaune. ' Il n'y a pas de sanction sur le produit, précise-t-on. Le vin commercialisé reste dans le circuit, mais l'opérateur est mis sous surveillance. Par la suite, chacun de ses embouteillages sera prélevé. Si les mises ultérieures révèlent encore un problème, c'est le carton rouge. Interdiction, pour le reste de la campagne, d'utiliser le nom de l'AOC. Enfin, si l'année suivante, il y a encore un problème, c'est l'ultime sanction : le déclassement de ce qui reste. '
