La campagne démarre en fort recul par rapport à la précédente où les acheteurs s'étaient précipités du fait de la petite récolte. Et par rapport à 2002-2003, le retard est de 7 %.
Fin novembre, le total des volumes échangés sur le marché bourguignon s'est élevé à 322 000 hl, en recul de 28 % par rapport à 2003-2004 et de 7 % par rapport à 2002-2003. La forte baisse d'activité par rapport à 2003-2004 s'explique par la petite récolte rentrée l'an passé et par la précocité du millésime. ' En 2003, les vendanges se sont terminées début septembre, explique Jérôme Prince, président des courtiers de Côte-d'Or . Les négociants sont passés d'autant plus rapidement aux achats qu'ils craignaient un manque de volume sur les bonnes qualités. Cette année, le contexte a changé. La récolte s'est déroulée classiquement. De plus, le millésime 2004 est abondant. Les acheteurs n'ont donc aucune raison de se presser. Certains comptent attendre la fin des malos pour déguster des vins finis et éviter toute prise de risque . ' Propos confirmés par le Syndicat des négociants en vins de Bourgogne : ' Comme les marchés en aval sont peu porteurs, le rythme de rotation des produits se ralentit. Les acheteurs se montrent prudents et réduisent leurs stocks. Tant qu'il n'y aura pas de redémarrage de la consommation, il y aura blocage sur le marché en amont ', déclare Denis Duveau, directeur adjoint. Le contexte ne devrait pas s'améliorer à court terme, vu l'impact des campagnes antialcooliques en France et le handicap d'un euro fort à l'exportation.
Les vins rouges souffrent plus que les blancs. Le cumul des transactions sur quatre mois montre une baisse d'activité, par rapport à 2002-2003, de 25 % pour les premiers et de 3 % pour les seconds. En terme de prix, les premières transactions sur les vins indiquent un repli d'environ 6 % sur les aligotés (autour de 500 euros/pièce de 228 l). Sur les bourgognes rouges, les négociations ont démarré sur les belles qualités, début décembre. Seule exception notable dans la morosité ambiante : les crémants. Les vins à bulles sont boostés par l'arrivée récente d'importants acheteurs, comme Boisset ou Patriache.