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Le Médoc propose trois options

La vigne - n°160 - décembre 2004 - page 0

Le millésime 2004 sera agréé selon trois procédures au choix. L'une est classique et le syndicat souhaite sa disparition, à terme. Les deux autres sont nouvelles. Elles sont conçues pour apporter des garanties de traçabilité maximales.

Dès cette campagne, les Bordelais vont choisir entre trois formules pour présenter leurs médocs et hauts-médocs à l' examen analytique et organoleptique de l'agrément. La procédure standard - ouverte à partir du printemps qui suit la récolte et jusqu'à l'été - change le moins leurs habitudes. Une seule nouveauté : au lieu de prendre un échantillon représentatif du lot, ' des échantillons sont prélevés sur un quart des contenants de chaque qualité de vin , explique Vincent Fabre, président du Syndicat Médoc et Haut-Médoc. Si un vigneron possède un premier vin et un second vin, cela constitue deux qualités de vin '.

Les agents de l'Inao prélèvent où bon leur semble. Ils choisissent les cuves à partir du plan de cave communiqué lors de la demande de prélèvements. Si les échantillons sont conformes à l'AOC, le vin concerné est agréé. En revanche, le rejet de l'un des échantillons déclenche la procédure d'appel : toutes les cuves du lot sont alors prélevées. Elles seront examinées une par une. ' A ce stade, on prend deux échantillons. Le second est nécessaire dans l'éventualité d'un passage en commission régionale, s'il y a contestation de la première décision ', dit le responsable.
A côté de cette procédure standard, deux autres formules voient le jour : l'une porte sur les vins en vrac, l'autre sur des vins embouteillés. ' A terme, nous souhaitons ne conserver que ces deux dernières procédures , annonce Vincent Fabre. Elles sont bien adaptées à la réalité commerciale de nos entreprises et permettent un meilleur contrôle de la qualité de ce qui est mis en marché . '
Concrètement, un vigneron qui envisage de vendre son vin en vrac pourra faire sa demande d'agrément à partir du 1 er janvier qui suit la récolte et jusqu'au mois de septembre.

Un agent préleveur vient alors prendre un échantillon de chaque cuve du lot qui fait l'objet du contrat. Puis il appose des scellés sur chaque contenant prélevé. Si le jury d'agrément juge le vin conforme à l'appellation, l'Inao délivre le certificat.
Précision : ' Le document est remis lors de la retiraison, après la levée des scellés, par l'agent de l'Inao ', précise Vincent Fabre. Si des cuves ne sont pas conformes, elles ne sont pas agréées. Le vigneron doit les retravailler et tenter une nouvelle présentation à la labellisation, au plus tôt après un délai d'un mois.

Troisième formule : le contrôle des vins lors de leur mise en bouteilles. Elle est ouverte à partir du mois de septembre qui suit la récolte jusqu'à décembre, quinze mois plus tard. L'opérateur fait une déclaration d'embouteillage au syndicat quatre semaines avant la mise effective. A la date donnée, un agent vient prélever en sortie de chaîne. Le vin est dégusté et plusieurs cas de figure sont possibles.
* Première possibilité : le vin est jugé conforme et a déjà fait l'objet d'un agrément (lors d'une transaction en vrac ou via la procédure standard). Dans ce cas, un certificat de qualité est délivré. Ce nouveau document atteste d'un double contrôle sur le vin.
* Deuxième possibilité : le vin est conforme, mais il n'avait pas été agréé au préalable. Il obtient un certificat d'agrément.
* Troisième possibilité : le vin est jugé non conforme, mais avait été agréé auparavant. Il reste agréé. En revanche, l'opérateur n'obtient pas le certificat de qualité.
* Quatrième possibilité : le vin est jugé non conforme et n'a jamais eu l'agrément. Dans ce cas, et après confirmation du rejet en appel, le producteur doit vendre ses bouteilles sous un autre nom que Médoc ou Haut-Médoc.
Pour encourager les opérateurs à demander un certificat de qualité, le syndicat a réservé toutes ses opérations de promotion aux vins qui l'auront reçu. Pour information, le Conseil des vins du Médoc dispose d'un budget de communication de 1 Meuros.
Le système d'agrément mis en place par le Syndicat Médoc et Haut-Médoc pourrait faire école. Il intéresse déjà les six AOC communales de cette région bordelaise.


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