Après des années de difficultés, le vignoble nantais a redressé la barre en Grande-Bretagne. Entre 2001 et 2002, les exportations de muscadet et de muscadet-sur-lie ont progressé de 11 % en volume et de 16 % en valeur. Depuis, les deux appellations connaissent un tassement. Elles ont perdu un peu de terrain en 2003. Elles en perdent encore sur les huit premiers mois de 2004 par rapport à la même période de 2003 (- 2,3 % en volume), mais elles tiennent leur part de marché sur le segment des vins blancs d'AOC présents outre-Manche. Cette part s'élève à 28 % en volume et 17 % en valeur. ' Nous nous maintenons malgré la crise ', se félicite Agnès Aubin, chargée de mission au Comité interprofessionnel des vins de Nantes.
La bonne tenue sur le marché britannique tient à une réelle évolution de l'offre. ' Le niveau qualitatif a monté, y compris dans le cas des vins d'entrée de gamme ', commente Jean Douillard, propriétaire récoltant à Château-Thébaud (Loire-Atlantique).
Ce faisant, le vignoble développe aujourd'hui des produits en phase avec le marché. La tendance va même s'affirmer. L'interprofession réalise actuellement des analyses sensorielles en France et à l'étranger (Royaume-Uni, Japon, Etats-Unis) sur la gamme de muscadets circulant sur ces marchés. Elle espère définir une gamme de produits homogènes pour chaque marché, dont la Grande-Bretagne qui représente 57 % de ses exportations. ' Nous voulons aboutir à, par exemple, cinq types de muscadet correspondant chacun à l'un de nos principaux marchés ' , explique Agnès Aubin. Au sein de ce vignoble peu hiérarchisé, la segmentation est en cours... non par l'origine, mais par le profil produit, décidé lors de la vinification.