Retour

imprimer l'article Imprimer

archiveXML - 2005

La France ne paiera pas

La vigne - n°162 - février 2005 - page 0

Le ministre de l'Agriculture a douché les espoirs des représentants professionnels. Ils voulaient que l'Etat paie pour distiller les excédents. Cela suppose d'obtenir l'autorisation unanime des vingt-cinq Etats membres de l'Union. Dominique Bussereau n'a aucune envie de la demander. Il propose simplement d'aller ' solliciter l'ouverture d'une distillation de crise avec un prix majoré '. En 2000, les Allemands avaient touché 2,10 euros/°hl pour éliminer leurs VQPRD ; les Italiens et les Espagnols, seulement 1,90 euros pour leurs vins de table. Il s'agirait d'obtenir le même prix que les Allemands, soit 25,20 euros/hl d'AOC à 12°.
Une telle offre n'intéressera personne. Pour la rendre attractive, les organisations professionnelles imaginent d'utiliser les aides de l'Etat aux exploitations. Ces dernières iraient uniquement aux vignerons qui amènent des vins à la distillation. L'idée n'emballe pas le ministre. ' Il s'est montré très prudent ' à ce sujet, rapporte un participant à la réunion. La réglementation européenne dit que la mesure est ' facultative pour les producteurs '. Dès lors, peut-on y mettre des conditions nationales ? Début février, l'Administration réfléchissait toujours à la question.
Bordeaux étudie un autre moyen. L'interprofession et les syndicats d'appellation envisagent de se servir de la réserve qualitative. Les viticulteurs qui veulent libérer leurs vins bloqués seraient obligés d'abonder un fonds d'aide à la distillation. Ainsi, ceux qui ont des marchés paieraient pour éliminer les excédents, chiffrés à 1,6 million d'hectolitres par l'interprofession. Ces volumes s'ajoutent à ceux du Beaujolais, de la Vallée du Rhône, du Muscadet et du Roussillon. Il y aurait 2 Mhl d'AOC en trop, et 500 000 hl de vins de pays et de table. La Confédération française des vins de pays a encouragé ses adhérents à signer des contrats de stockage à long terme. C'est une autre mesure offerte par l'Union européenne. Elle est réservée aux vins de table. Elle permet d'obtenir des aides pour conserver les vins jusqu'au 1 er septembre. Un pari sur l'avenir !

Cet article fait partie du dossier

Consultez les autres articles du dossier :

L'essentiel de l'offre

Voir aussi :