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Quatre herbicides prennent la relève

La vigne - n°162 - février 2005 - page 0

La disparition de la terbuthylazine engendre une redistribution des cartes autour de dix molécules de prélevée. Katana, Pledge, Surflan et le diuron en association tirent leur épingle du jeu.

La terbuthylazine représentait près de 60 % des volumes de prélevée. Sa disparition ouvre de nouvelles perspectives aux matières actives restantes. D'autant que le recentrage du désherbage sur le rang les rend plus accessibles sur le plan économique (1).
La flumioxazine (Pledge : 207,30 euros/ha, et Donjon : 141,30 euros) et le flazasulfuron (Katana : 164 euros/ha) s'en sortent bien du fait de leur bon rapport qualité/prix. D'ailleurs, de nombreux distributeurs les ont référencés dans leurs programmes.
Katana reste déconseillé dans les parcelles chlorosantes, peu vigoureuses ou présentant de nombreux complants. Il est également à éviter dans les sols gorgés d'eau, mal préparés ou peu profonds. Son spectre est large : annuelles et bisannuelles, dicotylédones et graminées, mais il présente une faiblesse sur morelles, véroniques, pâturins et sétaires.
La flumioxazine peut engendrer des phytotoxicités par éclaboussures lors de pluies violentes ( splashing). Elle est réservée aux vignes dont les bourgeons fructifères sont situés au-dessus de 40 cm du sol. Pledge présente un large spectre, mais il est peu efficace sur le liseron, la renouée des oiseaux, l'érigéron et le panic. Quant au Donjon, qui contient du diuron, il est faible sur le liseron et le pissenlit.

Autre produit très prisé, notamment dans le Sud : l'oryzalin (Surflan : 238 euros/ha). Il peut s'appliquer dès la plantation. Une application décalée dans le temps, dans le cadre d'un programme séquentiel ou mixte, permet de mieux valoriser son efficacité. Il est intéressant sur les graminées annuelles et certaines dicotylédones, comme l'amarante ou le chénopode. Par contre, sur séneçon, morelle, érigéron et ombellifères, il est insuffisant. L'association avec le diuron (Dirimal, Quintet : 194,20 euros/ha) se positionne de mars à fin juin.
Les associations de diuron et de postlevée sont également appelées à prendre la relève. Ces produits sont intéressants dans le cadre de programmes séquentiels ou mixtes. Dans certains cas, la dose de postlevée est insuffisante et il faut la renforcer. Citons les associations de diuron et de glyphosate (Amok : 77,50 euros/ha, Azural Plus : 60 euros, Trevissimo : 70 euros), les associations de diuron et d'aminotriazole (Amigo : 107,40 euros/ha, Glaive : 107,20 euros/ha).
Par ailleurs, les vignerons pourront également compter sur l'isoxaben (Cent 7 : 278 euros/ha) et la napropamide (Dévrinol : 196,20 euros). Ces produits sont adaptés pour le désherbage des plantations. Ils s'appliquent de février jusqu'au prédébourrement, sur sol humide, juste avant une pluie pour que le produit s'incorpore bien dans le sol.
Cent 7 présente une faiblesse sur les graminées, la renouée persicaire, l'épilobe, l'érigéron et la mercuriale. Dévrinol est intéressant sur l'amarante, le chénopode, le géranium, le laiteron et les graminées mais faible sur la mercuriale, la renouée persicaire et la morelle. L'association d'isoxaben et d'aminotriazole (Torch : 363,60 euros/ha) a un intérêt sur la plupart des dicotylédones, dont l'amarante, le chénopode, la morelle et l'érigéron. Sa date d'application optimale va de février à mi-mars.
D'autres produits encore peu utilisés sont amenés à se développer. L'association d'oxyfluorfène et de propyzamide (Péral pro : 192,50 euros/ha) est antigraminées et antidicotylédones, avec un effet de frein sur les vivaces. Il est à positionner au plus tard un mois avant le débourrement, en raison du risque de splashing. Mêmes recommandations pour l'oxyfluorfène seul (Goal 2E : 192 euros/ha).

La pendiméthaline (Prowl 400 : 116 euros/ha) est sujette à des phytotoxicités par vapeur. Elle s'utilise avant le débourrement. Elle combat de nombreuses dicotylédones et graminées annuelles, mais favorise les géraniums et les mercuriales. Même chose lorsqu'elle est associée au diuron (Melkior : 90 euros/ha).
Le dichlobénil (Surfassol, Unissol : 760 euros/ha) reste onéreux. Les Champenois sont pratiquement les seuls à l'utiliser. Il est déconseillé sur les sols filtrants. Il nécessite un matériel spécifique pour épandre les granulés. Il détruit les amarantes, les renouées, le séneçon et freine le liseron. Il est insuffisant sur l'érigéron, la mercuriale et le géranium.

(1) Tous les prix mentionnés dans cet article sont issus du Coût des fournitures en viticulture et oenologie 2005.

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