La réduction de la palette des herbicides de prélevée favorise le développement des programmes foliaires. La limitation du glyphosate ne pose pas à priori trop de soucis. L'alternance est de mise.
De l'avis de nombreuses firmes et distributeurs, le désherbage foliaire va progresser. Selon une étude réalisée par Monsanto, un tiers des utilisateurs de terbuthylazine s'orienteraient vers une utilisation accrue de produits foliaires. S'ils reproduisent les réflexes courants, ils opteront pour le glyphosate.
Les programmes tout-foliaire reposent beaucoup sur l'utilisation de ce désherbant. Mais fin 2004, le ministère de l'Agriculture a réduit les doses et limité les applications à 2 200 g de matière active par hectare et par an. Cette nouvelle réglementation peut gêner les exploitants qui désherbent en plein. ' Les vignerons qui appliquaient un glyphosate en plein à la sortie de l'hiver, puis un deuxième en saison dépassent la dose. Désormais, s'ils veulent être dans les clous, mieux vaut qu'ils fassent une aminotriazole en sortie d'hiver et réservent le glyphosate en saison sur les vivaces ', conseille un distributeur de Sancerre.
Ces programmes vont coûter plus cher. Mais les vignerons adeptes du plein sont de moins en moins nombreux. Beaucoup ne désherbent que sous le rang. Dans ce cas, la limitation à 2 200 g/ha n'est pas un souci. Ils peuvent effectuer trois applications.
' La restriction de dose du glyphosate ne devrait pas avoir d'incidence sur le marché, car les vignerons l'utilisent rarement à pleine dose ', estime une firme. C'est le cas de Dominique Tessier, vigneron dans le Maine-et-Loire. Il pratique l'ENM sur une partie de son exploitation. Il désherbe à vue en faisant de deux à quatre passages de glyphosate homologué à 360 g/l. Comme il possède un adoucisseur d'eau, il diminue les doses par deux. Il n'atteint jamais 2 200 g/ha. La réglementation ne lui pose pas de problème, d'autant qu'il va alterner avec du Basta.
De toute façon, les applications répétées de glyphosate pouvaient favoriser le géranium ou l'épilobe. L'alternance est donc à l'ordre du jour. Selon la flore, les vignerons peuvent opter pour l'aminotriazole, le glufosinate d'ammonium, le paraquat... D'autant que certains cahiers des charges qui interdisaient le Gramoxone, l'autorisent à nouveau. C'est le cas de Terra Vitis du Pays nantais (APIVN), qui a réintégré ce produit cette année sous certaines conditions.
Seul point pouvant perturber les vignerons : le ministère recommande d'utiliser des buses antidérives ou des adjuvants antidérives avec le glyphosate. Un réflexe qu'ils n'ont pas pour l'instant.