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Un passage de plus est nécessaire

La vigne - n°162 - février 2005 - page 0

Il y a deux ans, Henri Merz, vigneron en Gironde, a abandonné les produits de prélevée au profit du désherbage foliaire. Du coup, il passe plus de temps sur son tracteur.

Henri Merz, vigneron à Saint-Avit Saint-Nazaire (Gironde), exploite deux vignobles. Le premier de 22 ha se situe dans le Bordelais dans des sols composés de graves et de sables. Le deuxième, de 30 ha, se trouve dans le Bergeracois, sur des sols argileux. Les vignes sont enherbées naturellement tous les rangs.
Dans les sables, Henri Merz fait en plus du travail du sol un rang sur deux, en tournant chaque année sur un tiers de l'exploitation. Dans ces parcelles, il réalise un sous-solage, puis un passage de herse rotative. Il ne désherbe chimiquement que sous le rang, une bande de 40 cm de chaque côté des pieds.

Jusqu'en 2003, il appliquait des produits de prélevée. Il alternait trois programmes. Une année, il faisait du diuron en fractionné : un premier passage en mars-avril avec 500 g/ha et un deuxième à la même dose au mois de juin. Il repassait un glyphosate en juillet. L'année suivante, il faisait du flazasulfuron en sortie d'hiver, puis revenait au mois de juillet avec du glyphosate. La troisième année, il optait pour un programme à base de terbuthylazine et de diuron : il appliquait Compliss (terbuthylazine + diuron) et Azural duo (aminotriazole + glyphosate) à la sortie de l'hiver, puis repassait un glyphosate en été, voire un deuxième si l'été était pluvieux. ' Le programme Katana s'avérait de loin le plus performant. S'il n'y avait pas eu le coût, j'en aurais appliqué tous les ans pour être tranquille . '
Le diuron fractionné arrivait en deuxième position au niveau de l'efficacité. La terbuthylazine était dernière : dans les sols filtrants, Henri Merz l'appliquait à demi-dose. Au bout de deux mois, de nouvelles levées d'adventices apparaissaient. Dans les autres parcelles où il mettait la dose homologuée, la persistance d'action était plus longue.
En 2003, Henri Merz change son fusil d'épaule. Il opte pour le tout-foliaire. Son premier motif ? L'environnement. ' J'ai modifié mes pratiques pour répondre aux exigences des cahiers des charges de nos acheteurs . '

Compte tenu de l'âge de certaines parcelles, ' je fais de plus en plus de complantation. Or, les produits résiduaires tuent les jeunes plants. Avec un programme foliaire, je peux complanter sans soucis, à condition de protéger ces jeunes plants avec des manchons plastique, pendant deux ans . '
Actuellement, Henri Merz commence par appliquer en mars un Azural Duo à 4 l/ha. Ensuite, en mai, il épampre chimiquement avec du Gramoxone plus (diquat + paraquat) à 1,5 l/hl. Par la même occasion, il désherbe sous le rang. ' Je fais ainsi d'une pierre deux coups. Lorsque j'épampre, du produit tombe sur le sol, cela désherbe en même temps . ' Mi-juillet, il repasse avec un glyphosate à 360 g/l à la dose de 1,6 l/ha. Si l'été est pluvieux, il faut un quatrième passage. Pour éviter les problèmes de dérive, il ajoute Li 700 au glyphosate.
' Cette stratégie me complique la tâche. Je fais au moins un passage de plus, et donc plus d'heures sur mon tracteur. Par ailleurs, quand je désherbe avec du glyphosate, je le fais plutôt le soir car, en pleine chaleur, le produit perd de son efficacité. Par contre, au niveau des coûts, je m'y retrouve, les produits sont moins chers . '
Pour l'instant, ce programme lui donne entière satisfaction. ' Je ne suis pas un adepte de la terre brûlée . '

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