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archiveXML - 2005

Le CIVB veut emprunter 60 Meuros pour financer l'arrachage

La vigne - n°163 - mars 2005 - page 0

Christian Delpeuch, président du CIVB, a présenté une série de mesures au ministre de l'Agriculture : décentralisation, emprunt pour booster l'arrachage et fonds de solidarité pour la distillation.

Trois questions importantes étaient à l'ordre du jour lors de la rencontre entre l'interprofession bordelaise (CIVB), et le ministre de l'Agriculture, le 17 février. La première demande concernait la décentralisation : ' Nous souhaitons que certaines décisions soient prises au niveau de chaque bassin. Par exemple, pour fixer les rendements, nous n'avons pas besoin de passer par le comité national de l'Inao , soutient Christian Delpeuch, président du CIVB. Le comité régional de l'Inao peut tout à fait les fixer. Le ministre nous a donné son accord. '

Par ailleurs, et ce n'est pas nouveau, le CIVB souhaite arracher environ 10 000 ha pour assainir le marché. La prime d'arrachage de l'Union européenne n'étant que de 6 300 euros/ha, le CIVB veut contracter un emprunt de 60 Meuros, afin de porter la prime à environ 12 000 euros/ha, voire plus. ' La prime pourrait être modulable, à savoir supérieure à 12 000 euros/ha la première année, afin de motiver les viticulteurs. Mais rien n'est vraiment fixé, c'est en discussion ', explique le président. Le remboursement de l'emprunt serait échelonné sur vingt ans, ce qui porterait les annuités à 3 ou 4 Meuros/an, ' soit environ 10 % du budget annuel du CIVB, estime Christian Delpeuch. Ce ne sera pas trop lourd à supporter au niveau du Conseil, il faudra juste refaire une affectation budgétaire '. Pour contracter l'emprunt, le CIVB a besoin de la caution de l'Etat. Dominique Bussereau l'a accordée. Reste à l'inscrire sur la prochaine loi de finances, ce qui suppose le feu vert du parlement. Il faudra aussi obtenir celui de Bruxelles, ' mais cela nous apparaît juste comme des formalités ', rassure Christian Delpeuch. Afin d'éviter l'arrachage des meilleurs terroirs, des règles devraient être fixées vers la mi-mars.
Dernière grande mesure : la distillation de crise. Le CIVB souhaite éliminer au moins 500 000 hl de vin. Une fois encore, pour que cette mesure soit attractive, les primes concédées par l'Union européenne ne suffiront pas. Le CIVB propose donc de mettre sur place un fonds de solidarité. Son principe serait simple : les viticulteurs souhaitant débloquer les volumes mis en réserve en 2004, seraient taxés pour financer un complément pour la distillation. Le but est d'atteindre le prix des vins de table. L'interprofession ne diffuse aucun chiffre concernant le montant de la taxe qui pèserait sur le déblocage. Une fois de plus, le ministre a apporté son soutien. Mais Bordeaux devra, là encore, attendre la réponse de Bruxelles.

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