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archiveXML - 2006

Faut-il qu'une interprofession s'endette pour réguler le marché ?

La vigne - n°174 - mars 2006 - page 0

A circonstances exceptionnelles, mesures d'exception. La viticulture traverse une crise sans précédent et pour rétablir l'équilibre de leur marché, des interprofessions montent au front. Première du genre, l'UIVB, devenue Inter-Beaujolais, a financé le retrait de 115 000 hl de vins en 2002, lesquels ont été livrés au marché des produits industriels. Les viticulteurs ont reçu 68,60 euros/hl souscrit. Au total, l'opération a coûté un peu plus de 8 millions d'euros. Une partie a été financée par la revente sur le marché industriel et par des subventions publiques. Pour le reste, l'interprofession a débloqué ses réserves et souscrit un emprunt. A l'époque, une CVO de solidarité de 1,50 euros/hl a été mise en place. L'emprunt a été soldé en décembre dernier. Mais de conjoncturelle, la crise est devenue structurelle... Aussi, Inter-Beaujolais a décidé cette fois-ci de jouer la carte ' régulation ' via un encouragement à l'arrachage. Objectif : 3 000 ha en moins en trois ans. Pour y parvenir, elle a décidé d'abonder la prime offerte par Bruxelles. Elle a souscrit un nouvel emprunt de 5 Meuros.
A Bordeaux, ce sont 60 Meuros que le CIVB a empruntés grâce au cautionnement de l'Etat. Ce financement, accordé en 2005, est destiné à abonder la prime d'arrachage communautaire. L'objectif est d'alléger le potentiel de production de 10 000 ha, sur trois ans. Pour 2005-2006, les viticulteurs recevront jusqu'à 6 300 euros/ha de la part de l'Union, auxquels s'ajoutera un complément maximal de 8 700 euros/ha du CIVB. L'emprunt devrait être remboursé grâce à une réaffectation de dépenses interprofessionnelles.
Autre région, autre style : Inter-Rhône a mis en place une réserve de 200 000 hl de côtes-du-rhône régionales 2005. Ce retrait, basé sur le volontariat, va être financé par les banques à hauteur de 80 euros/hl, soit 16 Meuros. L'interprofession a pris à sa charge les frais financiers, soit 500 000 euros financés par une cotisation volontaire exceptionnelle de 0,30 euros/hl. Pour l'instant, aucun emprunt n'a été souscrit par cette interprofession.

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